Esquelbecq a conservé son caractère flamand authentique. Traversé par l'Yser, célèbre petit fleuve côtier, bordé de nombreux chênes, ce qui a donné l'appellation du village dont les origines flamandes "Ekelsbeke" signifie "ruisseau aux glands" ou “le ruisseau aux chênes”. Hiccclesbeke, Hiklesbeka, Ecclesbeka, avant de se fixer au XVIIe siècle sur Ekelsbeke. Son nom est cité dès le Moyen-Âge, à l’occasion de la mort dans le village en 855, de Saint-Folquin, évêque de Thérouanne. Esquelbecq est riche d'histoire et de traditions.
Le village était située sur le territoire des Ménapiens. Une voie romaine venant de Cassel traversait Esquelbecq pour aboutir à Mardyck. Cette voie romaine correspond plus ou moins au tracé de la route départementale 52 actuelle. Après que le village a été détruit par les invasions vikings en 880, les seigneurs locaux : châtelain de Bergues et comtes de Flandre, décidèrent de construire un château. Le village appartenu d’abord aux de Ghistelles, puis aux d’Hallewyn qui furent obligés, sous la domination espagnole, de vendre leurs biens à Valentin de Pardieu, gouverneur de Gravelines. À sa mort en 1595, ses terres revinrent à son neveu Philippe Levasseur de Guernonval, dont la famille posséda le château jusqu’à la Révolution. Aujourd'hui, laissez-vous séduire par le charme d’Esquelbecq.
Vous trouverez plusieurs parking dans le village d'Esquelbecq pour stationner votre véhicule. Vous pouvez commencer votre visite par la Place Alphonse Bergerot. La place restitue l’ambiance flamande et dévoile, au travers des vieilles demeures et de l’habitat traditionnel, le charme d’antan. La place accueille la Maison du Westhoek, cœur touristique de la commune. Cet espace culturel Jean-Michel Devynck regroupe l’office de tourisme, la médiathèque et des salles pour spectacles ou séminaires, le musée de la Plaine au bois. La présence de quelques belles habitations contribue à donner à la place son cachet.
L'émouvant musée commémoratif du massacre de la plaine aux bois commémore les soldats assassinés en 1940, en replaçant l’événement dans le contexte de l’opération Dynamo et, plus largement, dans celui de la Seconde Guerre mondiale. On y retrouve aussi des objets et des souvenirs offerts par les régiments auxquels appartenaient les soldats assassinés, et l’histoire de la création du mémorial de la Plaine au Bois. Le musée propose aussi des photographies du village pendant l’occupation (les Allemands s’étaient installés dans le château), les journaux de marche des régiments anglais narrant les combats de la bataille de Wormhout, des témoignages de soldats survivants et de fermiers de 1940, des photos souvenirs prises par un Allemand dans les Flandres, les biographies de plusieurs des soldats tués ou survivants.
Après cette visite, découvrez les édifices qui font la particularité d'Esquelbecq autour de la grande place centrale Alphonse Bergerot. Des panneaux explicatifs sont placés à côté de chaque bâtiment pour vous expliquer son histoire et ses particularités, souvent accompagnés de photographies anciennes. Admirez sur le pignon de l’auberge des motifs décoratifs traditionnels en briques de couleurs différentes, un peu plus loin, une maison à façade sculptée…
Poursuivre vers le château d'Esquelbecq et son auberge. Précieux témoin des châteaux seigneuriaux de Flandre, cet élégant édifice est entouré de douves et d’un jardin d’esprit Renaissance Flamande. Le château, dont l’origine date du IXe siècle, fut rebâti au début du XVIIe siècle. Cinq familles s’y sont succédées, dont les Ghistelles, De Pardieu et Guernonval. Il est l’un des plus beaux fleurons de l’architecture seigneuriale en Flandre. Outre le château, l’intérêt se porte sur le remarquable jardin d’esprit Renaissance, recréé entre 1821 et 1852, la conciergerie construite en 1590, et l’élégant colombier octogonal datant de 1606.
Vous pouvez distinguer, sur le mur d’enceinte du château d'Esquelbecq, le symbole de la Croix de l’Ordre de Saint-Jacques : , également connue en espagnol sous le nom de cruz de Santiago, est un insigne héraldique de conception cruciforme. La croix, en forme de croix fichée, s'associe soit avec une croix fleurie, soit avec une croix ancrée. Sa version la plus courante est une croix rouge rappelant une épée, avec la poignée et le bras en forme de fleur de lys. Un ordre de chevalerie créé au XIIᵉ siècle, dont faisait partie Valentin de Pardieu.
N’hésitez pas à faire aussi un petit tour derrière le château d'Esquelbecq, en vous glissant sur sa gauche, pour suivre le lent parcours de l’Yser dans le village. À proximité du château d'Esquelbecq, vous trouverez l’auberge du château du XVIIe siècle, remarquable par son pignon à pas-de-moineau, ses dessins de brique et son cadran solaire. Cet échevinage accueillit la mairie jusqu’en 1967.
Face au château vous trouverez l’église Saint-Folquin d'Esquelbecq. Typique des églises à trois nefs de la région, les hallekerque, elle est reconnaissable à ces motifs géométriques qui couvrent sa façade. Son histoire est aussi mouvementée que celle du château. Celle qui porte le vocable de Saint-Folquin n’a pas été épargné ni par les pillages, ni par les incendies. Jusqu’en 2013, elle accueillait encore des reliques du saint. Elles ont disparues depuis. En effet, c’est à Esquelbecq que l’évêque de Thérouanne, cousin de Charlemagne meurt le 14 décembre 855. Une plaque apposée sur une maison de la place le rappelle. Son corps ne fut pas inhumé dans le village mais à sa demande transféré à Saint-Omer. Très populaire dans la région, on vénérait Saint Folquin pour aider à la délivrance des femmes enceintes, favoriser celles qui souhaitaient avoir un enfant et même guérir des fièvres.
Cette hallekerke (église-halle) a été restaurée à l’identique après l’incendie de 1976. Elle a conservé sa façade losangée, due à une alternance de briques rouges et jaunes. L’incendie a obligé à remeubler entièrement l’édifice. Un espace muséal relate ce tragique évènement. La montée au clocher permet de contempler le patrimoine local et la plaine flamande. Sur le côté droit de l’église Saint-Folquin D'Esquelbecq, vous trouverez le monument aux morts de la commune, incrusté dans le mur.
Un peu plus à droite est fixée une plaque qui rappelle qu’à Esquelbecq, des soldats français de la jeune république combattirent une coalition royaliste dans le cadre de la bataille d’Hondschoote, qui permit de lever le siège de Dunkerque fait par les Anglais. Suivre la rue de la Gare, passez devant école Saint-Joseph. Cette école fut fondée en 1888 à l’initiative de la famille Bergerot. Cet édifice important en brique rouge jouxte le parc du château, rue de la Gare. De l’autre côté, la maison Dequidt datée de 1613 était la propriété menant au terrain des Archers.
Continuez en suivant la rue de la Gare, direction Zegerscappel, puis tourner à gauche dans la rue du Souvenir. Passer ensuite dans l’arboretum qui fait face à la mairie. La mairie d'Esquelbecq est une ancienne maison de maître datant du XIXe siècle est l’actuelle mairie (depuis 1998). Elle se situe dans un parc arboré avec mare et verger. Ce dernier possède de nombreuses variétés dont certaines très anciennes. Retourner vers la rue de la Gare, puis la remonter intégralement jusqu’à la Grande Place.
Prendre ensuite la direction de la rue de Bergues. La maison dite du chevalier De Guernonval se situe au n°3, dans un bâtiment avec une belle façade du XVIIIe siècle. Cette maison du bailli Verborgh, faussement attribuée au chevalier de Guernonval qui habitait en réalité à quelques mètres derrière l'église. A gauche de la maison du bailli Verborgh, l’ancienne minoterie abrite aujourd’hui l’atelier des Gigottos Automates. L’atelier des Gigottos automates contient une belle collection de personnages, tous créés sur place par Bruno Dehondt, le propriétaire des lieux. Plusieurs spectacles et animations sont aussi présentés.
Un peu plus loin dans la ruelle derrière l’église, le presbytère se remarque par l’alternance de briques naturelles et de briques peintes. Contourner l’église à droite par le chemin de la Procession, passer devant le presbytère, puis prendre à gauche la rue de Wormhout. où se trouve la brasserie Thiriez et le Donkerwal. Installée à Esquelbecq depuis 1996, la brasserie artisanale de Daniel Thiriez produit différentes bières. Alors qu’elle hébergeait cinq brasseries jusqu’en 1945, le village n’a plus produit de bière jusqu’à ce que Thiriez s’installe sur le site d’une ancienne ferme brasserie. Vous pourrez y voir son propriétaire brasser la bière locale, la «blonde d’Esquelbecq». Dans le voisinage de ce bâtiment, le grand volume et le cachet de la maison du Donkerwal contraste avec les habitations. Poursuivre la rue de Wormhout, passer devant le Donkerwal, puis prendre à droite la rue des Dunkirks Veterans.
Autre lieu chargé d’histoire, le site de la Plaine au Bois qui commémore un massacre de soldats britanniques lors de la Seconde Guerre mondiale. Le 28 mai 1940, lors de la Poche de Dunkerque "opération Dynamo", un massacre de 80 soldats britanniques et d’un soldat français s’est produit sur cette pâture de 2 ha. L’aménagement du lieu rappelle cet épisode tragique de la Seconde Guerre mondiale.
Revenir vers le centre du village, prendre à gauche la rue d’Arnèke puis à droite le parc à proximité de l’Yser, et enfin, l’allée traversière qui amène à la Grande Place. Esquelbecq est aussi un “Village du livre” : installation de bouquinistes, instauration de la Nuit des Livres, marchés aux livres. L’office de tourisme et la Maison du Westhoek en assurent la promotion et permettent d’offrir un réel éventail aux visiteurs. Les immanquables : les marchés aux livres, chaque mois de septembre à mai, et la fameuse Nuit des Livres le 1ᵉʳ week-end de juillet.
Autre lieu de mémoire : le cimetière militaire d’Esquelbecq. Le cimetière a été ouvert en avril 1918, lors des premières offensives des Allemands en Flandre, quand des postes de triage médical canadiens et australiens sont arrivés à Esquelbecq. Il a été fermé en septembre 1918. La plupart des soldats enterrés ici sont des Britanniques, mais il y a aussi un Sud-Africain, quatre Néo-Zélandais, deux Australiens, un Canadien et un Indien. Le cimetière a été réutilisé durant la Seconde Guerre mondiale, principalement pour enterrer, en mai 1940, les soldats tués durant l’avance des Allemands et le retrait des troupes britanniques vers Dunkerque (Opération Dynamo). Le jeune équipage d’un avion Lancaster qui s’est écrasé dans la nuit du 24 juin 1944, alors qu’il allait bombarder la base de missiles V1 proche de Saint-Omer, est également enterré dans ce cimetière.
N’hésitez pas à visiter les six autres villages patrimoniaux présents sur le territoire, ou ceux présents sur le territoire de la Flandre Intérieure.