Du mot latin Quercitum, qui signifie : endroit couvert de chênes, le nom de la ville a été écrit au cours des siècles sous des formes différentes. À chacun son histoire, celle du Quesnoy vous invite à un voyage sensationnel. Au IXe siècle les Normands arrivèrent dans ce pays. Ils se répandirent dans le pays qu’ils ravagèrent. Le territoire où allait bientôt ériger Le Quesnoy ne fut pas épargné. Ce territoire était alors un alleu portant le nom de Noflus, appartenant à la manse épiscopale de Cambrai. L’évêque Nicolas Ier, de Chièvres, vendit cette terre inculte et peu habitée au Comte de Hainaut Bauduin IV, en 1148. Bauduin IV, dit l’Édifieur, s’empressa d’élever un château-fort sur la Motte de Noflus pour établir sa domination sur la contrée qu’il venait d’acquérir.
L’alleu de Noflu fut agrandi par des acquisitions du Comte Bauduin IV, qui rassembla les habitants du voisinage au pied du château. Il les protégea alors par des murailles avec fossés en 1150. Cette date est celle de la fondation du Quesnoy. La Ville allait acquérir tout de suite une grande importance grâce aux comtes de Hainaut, et son histoire allait se lier à celle de ces puissants seigneurs. Au XVIe siècle, sous Charles Quint, Frate de Modena modernise les fortifications. Ces modifications seront suivies de celles de Vauban, sous Louis XIV, qui créent de nouveaux bastions. Les fortifications sont déclassées en 1901, mais pas démantelées. La ville du Quesnoy dévoile aujourd'hui un beau patrimoine architectural et culturel.
Le Quesnoy a pour particularité d'avoir conservé ses remparts intacts et de dévoiler l'art de la défense entre le XVIIe et le début du XXe siècle. Au total, la ville comptabilise 12 km de remparts. La ville fortifiée possède encore aujourd'hui 8 bastions, dont les premiers sont construits par Charles Quint en 1659, ainsi que 4 portes. La place de Le Quesnoy illustre le génie d’adaptation de Vauban à des ouvrages existants et ses connaissances en matière hydraulique, faisant de l’eau un élément à part entière de son système de défense.
Lors de votre promenade des fortifications, jalonnée de panneaux pédagogiques, vous pouvez admirer les huit bastions et dix-sept dehors implantés dans les fossés. Mentionnons la Poudrière du XVIIIème siècle, la tour médiévale du Comte Baudouin, la porte Fauroeulx, l'ouvrage à cornes Fauroeulx, du XVIIIème siècle, et 5 bastions : royal, impérial, vert, du Gard, Saint-Martin. Le patrimoine est tellement important à Le Quesnoy, qu'on ne sait par où commencer !
Dirigez-vous vers le parking situé place du Général Leclerc devant l'Étang du Pont Rouge. Passer devant le restaurant de la Carpe d'Or sur votre gauche, puis dirigez-vous à gauche vers la Porte Faurœulx : à droite se trouve le Square Daniel Vincent. Admirez les fossés des remparts de chaque côté du pont et passez le passage piéton couvert. Avant l'Office de Tourisme, empruntez le sentier à gauche, grimpez ensuite sur la gauche puis serrez à droite le long du Bastion vert ou du moulin à vent. A l'époque ce Bastion servait à protéger la ville du Quesnoy contre les ennemis. Le mur mesure environ 15 mètres de haut. Il a été de nombreuses fois modifié mais pas par Vauban. Il sert aussi à protéger le pont qui mène à la porte Fauroeulx et il flanque la longue courtine vers le château.
Rejoignez la Place Tournefort derrière le joli kiosque à musique. Dépassez ce dernier et descendez à l’intérieur des remparts au pied du demi-bastion du château. Poursuivez à droite sur 400 m environ. Prenez sur la droite, empruntez le passage voûté en briques pour découvrir le site du New Zealand Forces Memorial. Ce monument des Néo-Zélandais fiché dans un mur de courtine entre deux bastions, celui du Gard et Saint-Martin, date de 1922. Le mémorial néo zélandais est situé où se déroula l'attaque menée par Leslie Averill et le 4ème bataillon de la New Zealand Rifle Brigade le 4 novembre 1918, une semaine avant la fin de la guerre. Le terrain a été offert par la ville à la Nouvelle-Zélande.
Revenez sur vos pas, reprenez le passage et continuez à droite sur le sentier en cheminant entre deux étangs. Traversez l'avenue de la Libération au niveau de la Porte Saint-Martin et poursuivez en face sur la contre-garde, devant le bastion du même nom. Contrairement d’autres citadelles en France, les fortifications du Quesnoy ne sont originellement pas l’œuvre de Vauban mais de Charles Quint, qui décida à partir de 1534 de remplacer l’enceinte médiévale par une nouvelle muraille. C’est à lui que la ville doit les 4 portes encore visibles de nos jours : Fauroeulx, Saint-Martin, Valenciennes, Flamengerie et les bastions Vert, Saint-Martin, Soyez, César, et Impérial. Montez l’escalier et retrouvez la demi-lune de la Porte de Valenciennes.
Traversez la route. De l’autre côté, descendez l’escalier en pierre et structure métallique au pied du monument aux morts. Cheminez dans le fossé et longez le demi-bastion du Château César puis l’imposant Bastion Royal. Le bastion Royal est intéressant car il est le plus grand des bastions, créé au XVIIe siècle par Vauban. Il se situe entre le bastion César et le bastion Impérial. Coupez la Rue Victor Hugo et continuez tout droit le long des remparts et de l’étang, au pied du Bastion Impérial. Après un coude à droite, en cul-de-sac, empruntez la galerie à gauche. Au bout, sortez et grimpez les escaliers avec prudence. Suivez le sentier sur la droite avant l'Avenue Léo Lagrange.
Avant de revenir à votre point de départ, faites un détour par la base de loisirs de l’Étang du Pont Rouge. Face au restaurant de la Carpe d'Or, prenez à gauche et traversez l'Avenue Léo Lagrange en empruntant le passage piétons face à la Résidence Harmonie. Traversez le Boulevard Faurœulx sur le passage piétons et arrivez face à l'Étang du Pont Rouge. Traversez la pelouse et dirigez-vous vers les sapins à votre droite. Suivez le sentier à l'arrière des maisons, prenez sur votre droite l'escalier en rondins pour accéder aux remparts. Au bout de l'escalier, prenez à gauche. Continuez toujours tout droit sur le sentier en terre et en herbe. À droite, un observatoire vous permet de contempler les oiseaux sur l'étang. Descendez l'escalier en rondins, poursuivez tout droit, puis prenez à droite Porte de Landrecies. Franchissez le pont.
Suivez le passage en macadam le plus à droite. Remarquez une demoiselle à droite en passant, passez le tourniquet et engagez-vous sur la passerelle en bois. En sortant de la passerelle, prenez le sentier de droite pour longer l'étang. Traversez la plaine de jeux et dirigez-vous toujours tout droit en longeant l'étang. Passez l'embarcadère et le restaurant Le Chalet de l'Étang, puis tournez à droite pour continuer à longer la berge. Prenez le sentier en cailloux à droite offrant des pontons aux pêcheurs. Au niveau des vannes, traversez la route pour rejoindre votre point de départ.
Vous pouvez prolonger votre randonnée depuis le centre-ville du Quesnoy pour apprécier les jolies rues anciennes et les beaux monuments de la petite cité avesnoise. En se promenant dans les rues du Quesnoy, les visiteurs découvrent un ensemble de monuments remarquables, comme l'église Notre-Dame de l'Assomption et son Christ aux liens. La première église du Quesnoy fut construite en 1237, son clocher ne fut terminé qu’au XVe siècle grâce à Jean de Touraine et Jacqueline de Bavière. En 1440, un mausolée à Sainte Marguerite fut édifié à l’emplacement de l’actuelle sacristie nord, pour célébrer la mémoire de la comtesse douairière Marguerite de Bourgogne. De l’autre côté de l’église reposait le corps de Béatrix de Portugal. Un incendie en 1482 vint ravager la quasi-totalité du bâtiment. Ce n’est qu’en 1523 que fut reconstruite une deuxième église entourée de son cimetière paroissial. En 1793, les Autrichiens endommagèrent la bâtisse lors du siège de la ville. Le Quesnoy perdait ainsi sa deuxième église. Jusqu’en 1828, c’est la chapelle de l’hôpital des Sœurs Noires (ce n’est pas le bâtiment actuel qui date de 1854) qui faisait office de lieu de culte.
L'édifice actuel n’a guère changé depuis 1828. Il est construit sur le plan basilical antique terminé par une abside semi-circulaire de 5 mètres de rayon. La nef fait 47 mètres de long pour 16 mètres de large. La façade néo-classique est surmontée d’un clocher néo-toscan qui culmine à vingt six mètres vingt. A l’intérieur, la nef est entrecoupée de six colonnes de pierre bleue, hautes de neuf mètres soixante. Elle est éclairée par quatorze baies alors que le chœur reçoit sa lumière de deux fines fenêtres et un lanterneau. Un intérieur découvrez des richesses cachées : les vitraux nous font découvrir tous les noms que la liturgie donne à la Vierge Marie, à qui est dédiée l’église. Sur le grand autel, on voit Marie aidant Jésus à écraser la tête du serpent qui symbolise la mort et le péché. Remarquez la qualité du travail des six candélabres ainsi que l’agneau couché sur le livre aux sept sceaux rappelant les visions de saint Jean dans l’Apocalypse.
Le beffroi de l'hôtel de ville mérite également votre attention. Le beffroi de l'hôtel de ville, massif et trapu fut détruit de nombreuses fois, en 1794, 1918 et 1940. Le premier beffroi fut construit en 1583. Il abrite aujourd'hui un carillon de 48 cloches. Directement contigu au beffroi, l'hôtel de ville bâti en 1700, offre un bel exemple de bâtiment de style classique. L'escalier d'honneur dans le hall est un chef-d'œuvre classé.
A voir également, la chapelle de l'hôpital, curieuse bâtisse en dentelle de pierre tendre, de style gothique, est en fait un ouvrage du XIXe siècle rappelant l'engouement de cette période pour le Moyen Âge. Profitez également de votre visite à Le Quesnoy pour visiter les caves du château de Marguerite de Bourgogne. Marguerite de Bourgogne, née à Montbard le 16 octobre 1374 et morte au Quesnoy le 8 mars 1441, était la fille de Philippe II le Hardi, duc de Bourgogne et Marguerite de Male, comtesse de Flandre. Du château prestigieux du Moyen Âge, il subsiste peu de vestiges : une porte d'entrée et un ensemble de caves romanes remarquables. Le grand bâtiment actuel dit Cernay date en fait de 1681. A noter qu'on peut également admirer la très belle statue de la Sagesse, par M. Laurent, ainsi que le kiosque à musique typique de la région.