La cité de Maubeuge est attestée pour la première fois dans une source écrite en 870 lors du traité de Mersen. Le nom de Maubeuge apparaît sur un sceau judiciaire dès l'an 1293 mais ce n'est qu'au XVe siècle que ce nom devient définitif après l'usage de diverses variantes : comme Malbodius : Malbodium (752-68), Melbodio (869-75), Melbodii (Xe siècle), Melbodiensis (Xe siècle). Chaque ville est dépositaire d’une histoire et d’un patrimoine plus ou moins riches. Les premières traces documentées de la cité datent d'environ 256 de notre ère, lorsque les Francs ont pénétré la région via les vallées de la Sambre et de la Meuse.
Sainte-Aldegonde fonda un monastère vers 661, au milieu de la forêt marécageuse des bords de la Sambre. Sainte-Aldegonde devient alors la mère fondatrice légendaire de la ville de Maubeuge. L'histoire de Maubeuge n'a pas été un long fleuve tranquille. Maubeuge aux abords de la Sambre constitue une position primordiale pour la conquête des territoires du Nord.
Brulée, saccagée et pillée de nombreuse fois, des origines religieuses de Maubeuge, fondée il y a quatorze siècles par Sainte Aldegonde, la cité sambrienne n'a eu de cesse, tout au long d'une histoire séculaire, d'affirmer son originalité et un caractère bien trempés. Chaque époque a laissé sa trace à Maubeuge, à commencer par la tumultueuse fin du XVIIe siècle, lorsque Vauban, à la demande du Roi Soleil, érigea sa fameuse ceinture de remparts, aujourd'hui véritable bouquet de verdure en plein centre-ville.
Après avoir stationné votre véhicule, dirigez-vous la Place Vauban où se trouve la Porte de Mons, elle est la dernière porte de l'enceinte fortifiée de Maubeuge. A l'époque, deux autres portes permettaient d'entrer dans la ville. À l'origine, la porte abritait un corps de garde, des logements pour les troupes et des cellules. La Porte Monumentale ou "Porte de Mons", bâtiment magistral construit sous Louis XIV en 1682 en matériaux locaux (pierre bleue, brique et grès), abrite aujourd'hui l'Office de Tourisme de l'Avesnois, ainsi que la Maison Folie de Maubeuge. Des remparts qui ont fait l'Histoire de Maubeuge, seuls ceux situés sur la rive gauche de la Sambre subsistent. Les chemins couverts, fossés et bastions sont accessibles et l'on peut s'y promener en toute quiétude et ce à quelques pas du centre ville avec ce plus que constituent les étangs Monier situés au Sud-Est des fortifications.
Passez sous la Porte de Mons, sur le pont-levis et rendez-vous sur le pont dormant. Passez devant le corps de garde qui abrite le Musée de l’histoire militaire de la ville. Construit en 1683 selon les directives de l'ingénieur militaire Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707), le corps de garde avait pour fonction d'abriter une petite garnison de 15 hommes. Leur responsabilité était d'assurer le fonctionnement des ponts-levis et de vérifier les passeports des voyageurs. Occupé par l'armée jusqu'en 1914, le bâtiment a été restauré par des bénévoles de l'Association Renaissance Vauban en 1979, devenant ainsi le musée de l'histoire militaire et des fortifications de Maubeuge.
Le Musée du Corps de Garde expose diverses collections d'uniformes, un remarquable plan-relief de la ville datant de 1825, des documents anciens ainsi que des armes provenant de la manufacture d'armes de Maubeuge, entre autres. Outre ses collections, le musée du Corps de Garde, raconte aussi l'Histoire de Maubeuge. Après cette visite, continuez quelques mètres et à gauche du monument aux morts, empruntez le sentier et traversez la zone dite du Petit Bois, vestige de l’ancien glacis. À la sortie du chemin, face à l’immeuble Danemark, prenez à gauche pour rejoindre la rue un peu plus bas.
Traversez la Rue Pierre Bérégovoy, empruntez face à vous le chemin qui mène à l’Hôtel de Ville de Maubeuge, Place du Docteur Pierre-Forest, et arrêtez-vous face à lui. L'hôtel de ville de Maubeuge se compose de deux bâtiments, sa façade a été dessinée par Victor Vasarely. La mairie de Maubeuge aura bien voyagé. Du XIIe siècle jusqu’à aujourd’hui, le bâtiment administratif a été installé à différents endroits de la commune. Le premier bâtiment d’administration communale remonterait au XIIe siècle. Dès 1778, il se déplace rue Bégard (dit aussi Bigard), car l’ancien datant de 1550 était devenu trop vétuste. En 1915, la mairie change d’adresse devenant 7 et 9, rue de la Mairie, où durant la Première Guerre mondiale, elle servira de Kommandantur à l’armée allemande. Pour finir, elle déménage au 11, rue Saint-Jacques où, en 1940, les ravages de la guerre la feront disparaître sous les bombardements.
Dirigez-vous à présent vers le zoo de Maubeuge. En 1955, le député-maire de Maubeuge (le docteur Pierre Forest) crée le Jardin de la Roseraie, sur lequel est ensuite édifié le parc zoologique. Les premiers animaux sont des chimpanzés, un chameau, des cobayes, des pigeons-paons et des canards. La première girafe arrive en 1963. En 1970, le parc était considéré comme le troisième espace zoologique français. Le zoo de Maubeuge vous accueille toute l'année pour vous faire découvrir plus de 300 animaux de 55 espèces différentes. Le zoo de Maubeuge occupe la partie Ouest des anciennes fortifications de Vauban.
Au bout de la rue, vous arrivez à un rond-point. Contournez-le par la droite et filez en face jusqu'au Moulin Tablette, situé boulevard Pasteur. Le Moulin Tablette construit en 1799 porte le surnom du dernier meunier. En général, les moulins se situent en pleine campagne. Ici, c'est tout le contraire, puisque le Moulin Tablette se trouve en plein milieu de plusieurs immeubles, au cœur de la ville de Maubeuge. Construit sur un monticule naturel à partir de 1799, isolé sur les hauteurs du Petit Bois, il s'est ensuite retrouvé peu à peu entouré de constructions. Il a la particularité d'être un modèle unique en Europe de moulin à colombage intérieur et circulaire (octogonal). Le Moulin Tablette a failli disparaitre totalement pour cause d'un projet immobilier, grâce à la création de l'association de sauvegarde du moulin Tablette, la restauration de celui-ci débute en 1993 pour se terminer en 2000.
Revenez au rond-point et prenez le Boulevard de l’Europe sur votre droite. De part et d’autre, la résidence du Parc, réalisée par l'architecte et urbaniste André Lurçat après la Seconde Guerre Mondiale. Il s’agit de votre premier contact avec l’architecture typique du centre-ville reconstruit de Maubeuge. Le centre-ville de Maubeuge présente une remarquable homogénéité architecturale : les immeubles de béton et de brique datant de la reconstruction de la ville, après l'incendie de mai 1940, le composent à 90%. Descendez vers la Sambre. Traversez le boulevard pour vous poster sur le pont. À droite, la Sambre arrive de l’ancien faubourg industriel de Sous-le-Bois dont on aperçoit les toits de tuiles et l’église.
Dirigez-vous à présent vers le centre-ville en longeant la rivière via le Mail de la Sambre. Au bout du mail, arrêtez-vous au niveau du rond-point avant le pont, face au buste. Traversez le rond-point et prenez la Rue de la Croix sur votre droite. Vous allez dépasser sur votre droite l'ancien bâtiment militaire de l'Arsenal. Le bâtiment a été construit entre 1678 et 1689 en même temps que les remparts d’après un projet de Vauban. Comme son nom l'indique il servait à l'origine à recevoir et entreposer les armes de la garnison de la ville, et celles des créations de la manufacture d'armes de Maubeuge (1701/1836) en attente de livraisons. L’arsenal, qui mesure 103m de long sur 12m de large, se trouve près de l'ancienne poudrière, à l’abri derrière les remparts. La salle d’armes contenait, à la fin du XVIIe, des milliers de mousquets et des centaines de hallebardes.
Durant la Révolution, on y déposa des archives du Chapitre. Après le siège de 1815, les armées prussiennes le dévalisèrent. Sous la Troisième République, il continua à recevoir le matériel de guerre puis devint le siège de la direction de l’Artillerie. Entre les deux guerres ce bâtiment reçu le 1er d'artillerie, puis le 520ème RCC. L'incendie de 1923 consumera sa belle et haute toiture, ne laissant durant de nombreuses années que les quatre murs calcinés servant d'enclos et d'entrepôts. Ce bâtiment visible aujourd'hui, sera reconstruit et rehaussé de 2 niveaux sur ses bases en 1936, quelques années avant le second conflit. Durant l'occupation, il est occupé par la garnison allemande jusqu'en septembre 1944, puis fut affecté successivement à différentes organisations de la résistance, des détachements de CRS, de militaires de Landrecies, de la préparation militaire etc... Réaffecté par la ville, ce bâtiment est aujourd'hui le Centre Culturel de l'Arsenal et abrite l'Ecole des Beaux Arts, la Bibliothèque Médiathèque et des salles d'expositions.
Sur votre gauche l'ancien chapitre de Sainte-Aldegonde, l'actuel établissement scolaire Notre-Dame de Grâce), que nous recroiserons tout à l'heure. L’ancien chapitre des chanoinesses est aujourd’hui l’un des plus anciens édifices de la ville. Il accueille aujourd’hui les collégiens et les lycéens de l’établissement privé Notre-Dame de Grâce. L'enclos du chapitre de Sainte Aldegonde s'étendait sur une grande partie de la ville, il renfermait de nombreux bâtiments et était primitivement limité par une forte muraille crénelée qui disparut par suite de divers incendies. Les habitations qui en dépendaient datent du XVIIe siècle et n'ont subi extérieurement presqu' aucune modification. Renfermait également une petite église nommée Vieux-Moustier, remontant à une haute antiquité et qui fut démolie, en 1751, et l'église collégiale de Sainte Aldegonde, consacrée en 661. Brûlée en 1387 et 1478, elle fut rebâtie de 1480 à 1511, dans le style de transition du gothique à la renaissance. On y comptait huit chapelles richement ornées. C'était le lieu de sépulture des abbesses. Pillée pendant la révolution, elle fut convertie en ambulance, en dépôt d'artillerie, et démolie en 1802. Dans les années 1980, une partie du chapitre accueillait une clinique et un musée.
Avancez-vous jusqu'à la façade pour admirer le pignon de l'ancienne école des filles, puis, remontez la rue jusqu'au Théâtre du Manège sur votre gauche. Erigé en 1831 à proximité du Pavillon, édifice où logeaient les officiers, ce bâtiment militaire était alors englobé dans les casernements de Joyeuse. Manège équestre au temps où la ville abritait encore la cavalerie de la garnison, il était utilisé pour éduquer et entraîner plus de 800 chevaux. En 1914, il est rempli de vivres en prévision du siège. Après la Seconde Guerre Mondiale, il est d’abord utilisé comme salle de bal, puis comme salle de remise de prix, salle de sports, et enfin comme atelier de chemiserie. Au début des années quatre-vingt, cet ancien bâtiment connaît une heureuse rénovation, visible notamment par l’extension colorée de son parvis. Interprétation contemporaine des éléments architecturaux caractéristiques du théâtre antique, cette dernière préfigure la nouvelle vocation de l’édifice.
Prenez à droite pour vous positionner face à la grille du béguinage des Cantuaines. Ce bâtiment issu du XVIe siècle fut la demeure de Jean Gippus, doyen des chanoines du Chapitre de Saint-Quentin qui était annexé au monastère de Sainte-Aldegonde et qui à sa mort en 1562 en fit donation, pour accueillir des femmes de la bourgeoisie déchue, appelées alors Cantuaines. L’intérieur se compose de sept cellules formant béguinage. Chaque béguine possédait une cellule aménagée sur un étage avec un jardin. Outre le logement, une somme d’argent leur était allouée afin de les aider à vivre. En échange de ces bienfaits, les consœurs devaient prier pour le repos de l’âme du donateur. Les exécuteurs du testament aménagèrent la maison, l’entourèrent d’un enclos et y firent édifier une chapelle. Les sept cheminées correspondant aux cellules intérieures ont été préservées. Seules l'adjonction de lucarnes à la capucine afin de donner jour aux combles et la suppression d’un auvent au-dessus du portail d’entrée modifient la construction initiale. La bâtisse reçoit actuellement dans la proximité du Théâtre du Manège, des artistes en résidence.
Du béguinage des Cantuaines, descendez le parking puis prenez la première à droite. Traversez la Rue de la Croix pour prendre en face la petite Rue Gippus. Les rues de la Croix et Gippus ont gardé leur tracé d’origine et plusieurs bâtiments anciens. Au bout de la Rue Gippus et longez le Square Jourdan sur votre gauche. Vous voilà arrivez Place Verte. Entourant la place Verte, les hôtels particuliers qui datent du XVIIe siècle appartiennent au chapitre de Sainte-Aldegonde. Ils sont le témoin frappant de l’évolution de la fondation religieuse établie par la sainte dès le VIIe siècle, à l’origine de la ville, alors prénommée « Malbodium ». Accueillant des chanoinesses issues des familles de la plus haute noblesse, le chapitre joue un rôle économique et social capital jusqu’à sa fermeture en 1789. En 1940, alors que 90% de la ville disparaît sous les bombardements, les hôtels particuliers sont eux aussi endommagés et ne seront restaurés qu’entre 1958 et 1960 par les services des Monuments historiques.
Construit en 1874, le kiosque à musique de Maubeuge est un kiosque à concert, qui permettait aux Maubeugeois d’écouter de la musique sur la place publique et de se rencontrer lors du concert dominical. Dépassez le kiosque à musique et poursuivez tout droit jusqu’au rond-point. Engagez-vous à nouveau sur le mail de Sambre.
Passez immédiatement sous l’immeuble à droite avant le café "le Mail" : vous êtes dans la Rue de l’Hospice Saint-Nicolas. Prenez les escaliers à droite "La Grimpette". La Grimpette reliait et relie encore aujourd'hui la rue de l'hospice avec la rue du collège aujourd'hui la rue Georges Paillot. Avant la destruction de Maubeuge on trouvait de nombreux escaliers de ce type. En haut des escaliers, on trouve la Banque de France et à gauche l’ancienne institution des Jésuites (aujourd’hui le collège Coutelle, berceau de l’aérostation à Maubeuge) et sa chapelle accolée. Au pied de la grimpette ce trouvait une fontaine aujourd'hui disparue. La Grimpette qui relie la rue de l'Hospice à la salle Sthrau que Louis XIV aurait emprunté lors de son passage dans la cité.
Continuez sur votre droite : vous vous trouvez face à un bâtiment emblématique du centre-ville de Maubeuge, l’Église Saint-Pierre Saint-Paul. L’église Saint-Pierre Saint-Paul construite de 1955 à 1958, est la reconstruction de l’église Saint-Pierre détruite par les bombardements allemands 1940. Installée sur le point le plus haut de Maubeuge, son clocher culmine à 43 mètres, constitué d’un fronton en brique de verre. Traversez l'Avenue Franklin Roosevelt puis prenez en face légèrement sur votre droite la Rue Walrand qui longe l’église par la droite.
Vous voici de retour sur la Place Vauban, plusieurs stèles et plaques commémoratives ont trait aux deux guerres mondiales. La mémoire de la révolution française a son monument sur la place Vauban où est sis le monument commémorant la bataille de Wattignies-la-Victoire, grâce à laquelle fut levé le siège de Maubeuge. Carnot et Jourdan notamment y sont célèbrés. Tout proche, est exposé une réplique du Char mitrailleuse Renault FT 1917. La promenade peut se poursuivre sur le chemin de halage. Bien que les chevaux ne halent plus les bateaux depuis plusieurs décennies, on parle encore de chemin de halage pour désigner le chemin qui longe les berges de la rivière.
A l’est des remparts se trouvent deux étangs. Le plus grand, qui forme un angle droit, est appelé Vieille Sambre car il s’agit d’un bras mort de la Sambre. Il a été créé par Vauban afin de défendre le côté sud-est de la ville. Le second plus petit, jouxte ce qui subsiste de l’ouvrage défensif et porte le nom d’étang Monier. Vauban mit au point un système ingénieux d’écluses afin de retenir l’eau de la Sambre. Le côté (ou front) sud-est était protégé par un ouvrage dit "à cornes" dont il ne reste que la moitié. À l’est de l’étang, Vauban aménagea un batardeau (ou petite écluse) surmonté d’une petite tour de forme conique appelée "dame" destinée à empêcher le passage des assaillants. En 1900, les deux portes réalisées par Vauban qui chevauchaient la Sambre furent détruites. Un an plus tard, le cours de la Sambre fut détourné afin de faciliter la circulation des bateaux. Le Docteur Monier (1850-1923) donna les derniers coups de pioche. Le petit étang s’appela ainsi l’étang Monier.