Route des Lavoirs de Thiérache (Aisne)
La Route touristique des Lavoirs de Thiérache dans l'Aisne
La brouette, le battoir, le savon… Il était courant, jusqu'au début du XXe siècle, de voir des femmes, des lavandières, agenouillées au bord de la rivière, battant, tordant, rinçant le linge de la famille ou de celle qui l'employait.
Le lavoir était très fréquenté. Lieu de rencontre d’une part, puisque les femmes s’y rejoignaient régulièrement, et y échangeaient les nouvelles. « l'un des rares lieux réservés aux femmes », voué sans doute parfois « aux commérages et aux règlements de comptes ».
Lieu de solidarité d’autre part puisque les lavandières s’entraidaient : lorsque l’une d’entre elle devait casser la glace pour pouvoir tremper le linge, une autre lui offrait un peu de chaleur grâce à une bougie ou à un poêle.
Ces lieux ont permis une émancipation certaine des femmes, qui étaient écoutées dans les municipalités. Laveuses professionnelles pour les familles aisées, ou simples femmes de maison, le statut de ces "poules d’eau" était reconnu, même si leur salaire n’était pas élevé .
Au travers de ce parcours touristique, vous pourrez découvrir plus de 29 édifices, répartis sur 19 communes. Certains situés au cœur du village sont facilement accessibles, d'autres plus isolés et cachés exigeront de vous une recherche assidue.
La route touristique des Lavoirs de Thiérache vous offrant de nombreux points de vue sur le bocage et les églises fortifiées. Ils n'attendent que vous, bonne route !
La Route touristique "des Lavoirs" de Thiérache en auto, moto, camping-car, en autocar, à vélo...
Au moyen-âge, les lavoirs étaient peu nombreux. Ils étaient principalement construits grâce aux deniers seigneuriaux à la demande des sujets qui payaient une redevance pour l’utiliser : c’était le droit de banalité.
La route des lavoirs de Thiérache commencera à partir de Brunehamel (km 0). Des vestiges gallo-belges et gallo-romains ont été retrouvés sur le territoire communal. Un château constitue le patrimoine de la commune. Restauré récemment, il est construit de briques et de pierres, dans un style Louis XIII avec un logis rectangulaire et une tourelle d’angle circulaire du XVI-XVIIe siècle.
Traversant le temps et les époques, l’église Saint-Nicolas recèle une nef de pierre et de bois datant du XVI-XVIIe siècle et un chœur en briques du XVIIIe siècle construit sur les anciens remparts de la commune. La mairie a été érigée au XIXe siècle et son rez-de-chaussée constitue les halles. Le carillon, installé dans le campanile rythme la vie du village.
Dans la rue des Bouleaux (chemin derrière l’Église glise Saint-Nicolas), se trouve la fontaine Sainte-Fortunée, entièrement restaurée, comporte une partie couverte et l’autre à ciel ouvert. Le sol pavé de briques présente trois bacs en pierre bleue reliés les uns aux autres par paliers. Les lavandières travaillaient traditionnellement à genoux au bord des deux longs bassins.
La partie couverte est fermée par un bauchage en aulne sur trois de ses côtés. La toiture à deux pans en ardoises naturelles est soutenue par une robuste charpente en chêne.
Un autre lavoir de type abreuvoir se trouve rue de la Fontaine Fleurie, en direction de Parfondeval. Le bassin arrondi en pierre bleue à hauteur de femmes permettait aux "laveuses" de travailler debout. Les pignons en briques, tous deux percés d’un oculus (ouverture ronde) soutiennent une toiture à deux versants en ardoises naturelles. Le dallage est constitué de briques.
Prendre la drirection de Dohis, via la D29, D61 et la rue Principale (3 km). Admirer l'église fortifiée de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge et son lavoir près de l’Église. Déjà couvert au début du XXème siècle, le lavoir de Dohis a résisté aux assauts du temps. Seul un côté a depuis été fermé par des planches. Les murs et le pavement sont en briques.
La toiture à quatre pans en ardoises est soutenue par des piliers en bois, posés sur dés de ciment. Les barres d’égouttage en bois ornent encore la façade. Un second lavoir est situé rue de la Fontaine (près du carrefour Archon – Parfondeval), est du même type. Une pompe a été installée afin que les agriculteurs puissent utiliser l’eau du lavoir pour leurs troupeaux.
Chaque "laveuse" avait son matériel : elle transportait le linge frais dans une brouette ou une hotte jusqu’au lavoir. Une caisse en bois, également appelée « carrosse » ou « garde genoux », remplie de paille ou de chiffons était installée près du bassin. Chacune pouvait se servir pour soulager ses articulations.
Le linge était ensuite étendu sur les pierres bordant le bassin ou selon les endroits sur les planches à laver en bois, parfois individuelles. Pendant de longues heures, les femmes frottaient le linge, munie de savon, d’une brosse, d’un battoir. Une fois rincé, le linge était posé sur les barres d’égouttage, en bois ou en fer.
Poursuivre vers le village classé 'Plus beau village" de Parfondeval, via le Chemin Vicinal Ordinaire N°2. Les habitations de Parfondeval s'alignent artistiquement autour de l'église. Vous pourrez admirer ses jolies maisons toutes de briques rouges et de toits en ardoises. Non loin de la petite mare qui occupe la place centrale de Parfondeval, franchissez le porche et partez à la découverte de l'église fortifiée Saint-Médard.
Son donjon et les tourelles lui confèrent une belle allure de forteresse. Profitez-en également pour admirer son superbe portail Renaissance en pierre blanche orné de détails sculptés. Ces deux tours munies de meurtrières défendent l‘entrée et les côtés nord sud. Une sorte de chemin de ronde percée d'un trou était utilisée pour déverser des projectiles.
Le temple protestant mérite votre attention, Il date du XIXe siècle, et a été construit en 1858 par Jules Touchart, architecte de Laon. Deux lavoirs demeurent à Parfondeval : l’un dans le centre du village, rue Basse (route face au Temple) et l’autre au lieu-dit « Le Cailleux » (ou Cayeux). Deux autres fontaines existaient à Parfondeval : celle du hameau des Froidmonts a disparu, celle de Louvet est aujourd’hui en domaine privé.
Le lavoir situé dans Parfondeval fut construit en 1831. En 1854, alors que les ouvriers montaient les murs en briques, un acte de malveillance provoque l’inondation du trou initialement prévu pour la construction. C’est sans doute à cause de cet incident que les habitants l’ont appelé pendant longtemps « le bassin ».
Le second lavoir est situé à 2 km du centre de la commune, en empruntant un chemin empierré, peu carrossable, qui prend naissance au coin de la place du Culot. Celui-ci existait déjà à la fin du XVIIIe siècle. Il fut couvert dans les années 1820. Selon les registres municipaux, cette fontaine « est la meilleure, la plus fréquentée et la seule qui puisse l’être pour la lessive ».
Le bac, à l’origine creusé dans un tronc d’arbre, a été réhabilité en briques. De type halle, sa construction est très sobre : charpente en chêne reposant sur un muret érigé en briques. Les barres d’égouttage en fer sont intactes.
Continuer vers le village d'Archon, via la D520 (11 km). Le village a de belles maisons et des granges anciennes construites en bois et torchis. Archon possède un château privé et restauré, le château d'Ogny, édifice du XVIe et XVIIe siècle avec un logis carré flanqué de deux tours aux angles opposés, un portail carré, deux tours carrées. L'ancien moulin d'Ogny est devenu une ferme.
L'église Saint-Martin est fortifiée, sa façade est protégée par deux tours rondes de chaque côté de la porte et reliées par une passerelle, meurtrières et bretèche. Dans la rue Principale à la sortie vers Cuiry-les-Iviers, se trouve un lavoir couvert par une toiture à quatre pans d’ardoises naturelles est fermé sur deux cotés. Un mur en briques est percé de deux petites fenêtres.
Le pavement en briques et grès supporte un bac en ciment à l’origine creusé dans un tronc d’arbre. Le lavoir a été entièrement restauré, deux autres lavoirs à ciel ouvert, de type abreuvoir, existent à Archon. Le premier situé en face de l’église est adossé à un talus. Son bac en ciment est soutenu par deux murets en briques. Le second, sur la route de Chéry-les-Rozoy, n’est plus représenté que par son bac en ciment.
La prochaine étape sera Morgny-en-Thiérache, via la rue des Lavoirs (15 km). Admirer l'église fortifiée Saint-Nicolas. Les quatre lavoirs restaurés permettent de découvrir le village au gré d’une petite balade.
Le premier lavoir est construit en matériaux simples de pays. Fermé sur deux cotés par un bauchage en aulne et un soubassement en briques, le lavoir est couvert d’une toiture à deux pans en ardoises naturelles. Le bac surélevé en ciment permettait de laver en position debout. Le deuxième lavoir, appelé lavoir « la Martine » est situé rue des Berrières à mi pente à votre gauche.
Surplombé d’une toiture à deux pans en ardoises naturelles, le bac en ciment repose sur trois murets en briques. La rue des lavoirs abrite un édifice fermé sur un côté par un bauchage. La toiture à quatre pans en ardoises repose sur d’imposants piliers de briques.
Le dernier lavoir, rue du château, est unique dans le canton. Construit entièrement en briques de pays, sa façade est constituée de quatre arcades. Fermé sur les trois autres côtés, ce lavoir est troué de deux fenêtres en demi lune qui laissent pénétrer la lumière. Quelques marches en pierre bleue permettent d’accéder au bassin couvert par un toit à quatre pans en ardoises.
Prendre la D61 jusqu'à Dagny-Lambercy (18 km). La commune est constituée de deux villages, Dagny et Lambercy, séparés par la rivière. A découvrir : l'église Saint-Pierre de Dagny-Lambercy, un porche-colombier couvert d'ardoise, récemment restauré, d'une ferme au nord de l'église. Et le pigeonnier dans le haut de Lambercy.
A Lambercy, route de Nampcelles la Cour, se trouve un premier lavoir en briques. Couvert d’un pan d’ardoises naturelles, le lavoir est essentiellement constitué de briques, quant aux pignons, ils sont en bauchage. Une ancienne planche à laver en bois, tout comme les barres d’égouttage sont encore présentes près du bac en pierre.
En remontant dans le village de Lambercy, sur la gauche, entre deux habitations, se trouve un second lavoir fermé sur deux côtés par des murs en briques. La toiture, à quatre pans en ardoises, est soutenue par des piliers en chêne. Le large bassin, les murets et le sol sont en briques.
Continuer en direction de Vigneux-Hocquet, via la rue du calvaire et la D36 (24 km), en traversant un paysage champêtre de vallons et d'arbres. Vigneux tient son nom de la culture ancienne des vignes. Un calvaire sépare Vigneux de Hocquet en haut de la colline.
L’église fortifié est incendiée vers 1540 et reconstruite aux frais des habitants. Si l’édifice est bâti principalement en pierres blanches, les reconstructions sont elles en briques. Elle comporte un clocher-donjon du XIVe siècle, le chœur du XVIe, la nef est plus récente du XIXe siècle. Toute la partie supérieure du monument abrite des salles de refuge.
La tradition locale raconte qu'un tunnel creusé sous le village permettait aux habitants assiégés par des pillards de se sauver depuis l'église pour sortir dans les prés de l'autre côté du bois du Val-Saint-Pierre, à l'endroit où se trouvent des bâtiments ecclésiastiques.
Le remblai boisé vu du cimetière de l'église est une portion des fortifications du village. Ce remblai, est une levée de terre pratiquée par les Romains, entourant le nord du village d'est en ouest, partant et redescendant dans la vallée, l'inondation de celle-ci protégeant le village. La voie romaine passe à l'ouest du village à deux kilomètres, elle reliait Reims à Bavay (Durocotorum à Bagatum).
Le ruisseau du Poncelet était, jusque dans les années 1980, le point de rencontre lors de la visite de la f’seuse ed goutte (« faiseuse » de goutte). Un lavoir rue de l’Église (chemin sur la droite), alimente un affluent du ruisseau principal. Ce magnifique lavoir a été voilà une vingtaine d'années par une équipe de jeunes bénévoles accueillis au village.
Le lavoir est ceint sur deux côtés par des murs en briques. Celui du fond comprend deux niches, l’autre est percé de six petits drains, aujourd’hui matérialisés par des arcs d’ogive. La toiture à deux pans en ardoises naturelles est soutenue par une imposante charpente en chêne. Le sol et le large bassin rectangulaire sont en briques, les margelles en pierre. Un bauchage en aulne couvre la partie haute du pignon.
Poursuivre vers Chaourse, via la D966 et la D74 (29 km). Une des voies romaines passait par Chaourse en traversant la Serre. Bavay était un nœud routier stratégique et commercial où sept voies se regroupaient, assurant la liaison entre la Germanie et le port de Boulogne-sur-Mer.
Ancien village Chaourse offre une large proposition de bâtiments à l'architecture exceptionnelle. En commençant par l'église fortifiée Saint-Martin. En 1365, l'abbé de Saint-Denis obtint du roi l'autorisation de fortifier l'église de Chaourse afin que les habitants puissent se protéger des nombreux pillards qui infestaient la région durant la guerre de Cent Ans. En 1365, par édit royal, les habitants reçoivent l'autorisation d'entourer l'église d'un mur de défense.
La façade de l'église est flanquée de deux tourelles d'angles circulaires. Le "Trésor de Chaourse", composé d'objets métalliques gallo-romains, est conservé au British Museum de Londres. Route de Séchelles à la Haute Chaourse, se trouve un lavoir à voûte, unique en Thiérache. Il doit son nom à la voûte perçant sa façade. Situé sur l’emplacement de l’ancien château, il fût couvert en 1880.
Adossé à un talus, il est entièrement édifié de briques et de pierres blanches de pays. Le toit à quatre pans en ardoises naturelles couvre un large bassin rectangulaire situé à même le sol. Les lavandières y travaillaient « cul bas » ou à genoux sur des margelles réalisées en pierre bleue. Cet édifice a pu être restauré, l’intégralité de la voûte et la niche d’origine en fond de bassin ont été remises à jour et éclairées.
Les égouttoirs ont été repositionnés au centre du bassin, afin de rendre au site toute son authenticité.
Votre escapade touristique "des Lavoirs" de Thiérache passera à Montcornet, via la D58 (32 km). Le bourg de Montcornet bâti sur la rive gauche de la Serre est d’origine très ancienne. Situé à l’intersection des voies romaines de Laon à Charleville-Mézières et de Reims à Bavay. Montcornet était un castrum gallo-romain ville fortifiée prouvent que c’était déjà un point historique important de l’ancienne Thiérache.
L'église de Montcornet est très remarquable ; elle appartient à la transition du roman au gothique et a la forme d'une croix grecque, aussi large que longue. Huit tourelles élégantes lui donnent l'apparence d'un château-fort. Son portail est orné de belles sculptures gothiques. La flèche qui s'élevait sur l'édifice, fut détruite en 1574.
Rue de la Fontaine (tour de ville), se trouve un lavoir composé de trois larges bassins rectangulaires, tous trois identiques : margelles en pierre bleue, côtés en briques et fond des bassins en pierre. Chaque bassin comprend quatre arrivées d’eau. La présence de plots démontre qu’à l’origine, le lavoir était couvert. Le sol et les contours sont en briques.
La taille du lavoir traduit la situation démographique de Montcornet, bourg le plus peuplé du canton de Rozoy-sur-Serre. Au XIXème siècle, le lavoir était exclusivement réservé aux femmes. Il était mal vu pour un homme de s’en approcher. Malgré des conditions de travail très pénibles, les lavandières appréciaient ces moments de rassemblement et d’entraide.
Leurs doléances prises en compte, elles ont pu obtenir toits et murs pour se protéger des intempéries. Le lavoir de Montcornet a été restauré.
Suivre la direction de Montloué, via la D36 (37 km). Admirer l'église fortifiée Saint-Martin, en partie reconstruite en 1757. Dans la ruelle de la Fontaine, se trouve le lavoir. Au XVIIIème siècle, grâce à une souscription volontaire des Montlouésiens, la commune construit un lavoir près de la source d’eau potable. Cette source forme le ruisseau de la Fontaine, un affluent du Hurtaut.
En 1853, le Conseil municipal vote une somme de cent Francs pour couvrir et fermer le lavoir et ainsi protéger les lavandières des intempéries. Des planches à laver ont été repositionnées autour du bassin. Ce dernier, à ciel ouvert, laisse pénétrer la lumière et permet de recueillir l’eau de pluie.
Le soubassement en briques est surmonté de quatre murs réalisé par un bauchage en aulne et comprenant deux ouvertures. Deux toits distincts en ardoises naturelles couvrent l’endroit où se tenaient les lavandières.
Continuer vers Vincy-Reuil-et-Magny, via la D611 (44 km). Ce village est constitué de trois hameaux : Vincy, Reuil et Magny. A voir l'église Saint-Léger de Vincy-Reuil-et-Magny à Magny. Le lavoir se situe rue de l’Église à Magny, entièrement restauré, le lavoir de Magny a retrouvé toute sa splendeur.
Monsieur Louis Pétrot, conseiller municipal et notaire honoraire à l’époque, finança en 1913 la couverture du lavoir, la dérivation de la source afin de fournir l’eau potable en partie basse de Magny, ainsi que la pose d’une pompe en partie haute. La toiture à deux pans en ardoises naturelles et au faîtage en tuiles vernissées est soutenue par une charpente et des piliers en chêne.
Un bauchage en aulne couvre aujourd’hui les pignons. On trouve la brique sur les murets et sur le sol. Vous pouvez observer des planches à laver repositionnées autour du bassin en briques, qui, divisé en deux parties, permettait de garder une eau propre pour le rinçage près de la source.
Poursuivre vers Sainte-Geneviève, en restant sur la D611 (45 km). Après avoir admiré l'église Sainte-Geneviève. Prendre la rue de la Fontaine, où se trouve le lavoir du village de type "abreuvoir". La partie en briques abrite un puits qui alimente le lavoir.
Le bac en ciment est à « hauteur de femmes », ce qui facilitait leur pénible labeur. La toiture à deux pans en ardoises repose sur un mur en briques d’une part et sur des piliers en bois d’autre part. Deux murets en briques soutiennent ces piliers. Le sol est en ciment. Une niche abritait auparavant une statuette de Sainte-Geneviève.
La création des communes après la révolution a permis la construction de lavoirs plus élaborés. Avec les soucis d’hygiène et de santé publique de la fin du XIXe siècle, leur fréquentation augmenta. La population prenait conscience de la nécessité de l’hygiène du corps, notamment pour limiter les propagations d’épidémies.
Continuer en direction de Chéry-les-Rozoy, via la D58 (46 km). A découvrir l'église Saint-Jean-Baptiste de Chéry-lès-Rozoy et sur la route de Rozoy sur Serre (sortie vers Archon), un "lavoir clos". En effet, le lavoir est entièrement clos. Deux petites fenêtres trouent les pignons en briques et offrent un peu de lumière. L’intégralité du sol est également constitué en briques tout comme le fond du bassin.
La toiture à quatre pans est réalisée en ardoises. Les margelles en pierre bleue ont pu être conservées. Des barres d’égouttage en fer ornent toujours les murs. Une niche située face à la porte abrite la Vierge Marie. À noter que la présence des saints dans les lavoirs était fréquente au XIXème siècle, car les villageois allaient les prier en période d’épidémie ou de sécheresse.
L'itinéraire touristique passera par Dolignon, via la rue Sainte-Geneviève et la D110 (48 km). a voir : l'église Saint-Michel. la chapelle Saint-Roch et son lavoir. Tranquille dans sa campagne, le village de Dolignon possède un lavoir restauré par un chantier école intercommunal. On y accède par quatre marches en briques dans la rue Principale.
Fermé sur deux côtés par un bauchage en aulne, il est couvert d’un toit à quatre pans d’ardoises naturelles que soutiennent une charpente et des piliers en chêne. Le pavement et le bassin sont en briques, tout comme les murets et les soubassements. Des planches à laver ont été repositionnées autour du bassin rectangulaire.
Au début du XIXe siècle, on parle des Grandes Lessives : au printemps et à l’automne, les femmes descendaient au lavoir pour laver le linge blanc. Après un long et dur travail de préparation et de coulées du linge dans les buanderies, le linge était rincé au lavoir. Puis, les lessives sont devenues plus fréquentes, bimestrielles puis mensuelles.
Revenir sur Chéry-les-Rozoy, puis suivre la direction de Rozoy-sur-Serre, située sur la rive gauche de la Serre, via la D110 (53 km). Tel un véritable livre d'histoire mis à la disposition des regards, les vieilles pierres vous conteront, au détour de chaque ruelles bordées de monuments remarquables, la glorieuse histoire de ce bourg niché au coeur de la campagne thiérachienne.
Rozoy-sur-Serre existe depuis l'Antiquité. La voie Romaine reliant Laon à Mézières passait par Rozoy, une légende veut que l'on ait trouvé un trésor datant de cette période au lieu dit "la terre à l'argent" (près du cimetière actuel). En 877, Le village se trouve alors sur la rive droite de la Serre mais, pour se protéger des invasions Normandes, un château primitif en bois est édifié en un point élevé, de l'autre côté de la rivière.
Cette motte féodale sera vite remplacée par une construction en pierres. Les paysans, pour bénéficier de sa protection, migrent donc sur la rive gauche. Quelques maisons, cependant, demeurent sur la rive droite et constituent le hameau de Wichery. Le château de Rozoy fait partie des premiers édifices en Thiérache au même titre que ceux de Guise ou de Marle.
Il reste aujourd'hui une partie de l'enceinte du château sous forme d'un mur de briques et l'on peut voir une tour et le mur qui en part de chaque côté, sur une longueur assez importante. Cette enceinte, postérieure à l'époque médiévale, se trouve exactement à l'emplacement initial. En 1018, Hildegaud, puissant seigneur de "Rozoy en Thiérache" fonde un collège de chanoines dans l'enceinte même du château où il bâtit une église.
La rue actuelle, qui mène à la Collégiale, s'appelle encore rue du Chapitre. La collégiale, quant à elle, reste dressée, belle et fière, dominant le village de Rozoy-sur-Serre, témoin des temps, témoin de 1000 ans de l'histoire rostande.
L'église Saint-Laurent est pleine de tombeaux de chanoines et de seigneurs, mais les pierres tombales ont presque toutes disparues, il ne reste guère qu'une seule inscription « Cigist dame Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, comtesse de Rozoy ».
La ville possède trois églises : la plus ancienne, dédiée à la Vierge, était située sur la rive droite de la Serre. L'église de Sainte-Catherine abrite aujourd'hui l'hôtel de ville et l'ancienne collégiale fortifié de Saint-Laurent. Sans oublier la chapelle Notre-Dame et les lavoirs.
Quitter la petite cité de Rozoy-sur-Serre par la D977, puis prendre la D550 jusqu'à Rouvroy-sur-Serre (58 km). Flanqué sur une colline, positionné sur la rive droite de la Serre, le village existait déjà au XIe siècle. L'église Saint-Nicolas, fort petite et de forme rectangulaire, a été construite, en bois, en 1828. C'est la seule église en pans de bois et torchis du département de l’Aisne.
Adossé à un talus, le premier lavoir rue Bonnes aux Eaux, est couvert par une toiture à quatre pans en ardoises. Les murs sont en briques, tout comme le pavage et les murets qui soutiennent les piliers en bois. Vous pouvez encore observer les barres d’égouttage en bois sur la façade ainsi que le bassin en pierre bleue. Côté ouest, un bauchage traditionnel en aulne protège des intempéries.
L’autre lavoir, à ciel ouvert, est le seul de ce type sur le canton. À l’origine, des murets en briques délimitaient trois bassins disposés en enfilade que l’on ne peut que deviner aujourd’hui.
La dernière étape de ce circuit touristique "des Lavoirs" de Thiérache sera Résigny, via la rue de Grandrieux et la rue du Calvaire (62 km). Le village était, à son origine qui pourrait remonter au IXe siècle, une réunion de charpentiers, de bûcherons et de charbonniers vivant au milieu des bois. En 1865, on compte à Résigny plus de 60 métiers pour le tissage des étoffes de laine et de coton.
A voir l'église Saint-Nicolas construite en bois et en briques, l'ancien château, en grande partie démoli et les lavoirs. À l’époque où les femmes se rassemblaient pour la lessive, quatre chemins permettaient d’accéder au lavoir de la Planche à Serre par les jardins et les propriétés. La plupart des foyers avait un puits mais l’eau y étant de mauvaise qualité, les femmes préféraient alors aller à la source, juste au dessus du lavoir.
Entièrement détruit dans les années 70, le lavoir a pu retrouver charpente et toiture après plusieurs mois de travaux. Ce lavoir discret est fait de briques, d’une charpente en chêne et d’une couverture en ardoises naturelles. Un bauchage en aulne couvre deux côtés. Le matériau d’origine du bassin, la pierre, a été remplacé par le ciment en 1950 puis par la brique en 2002.
Un second lavoir restauré dans les années 80 se situe au cœur du village, près de l’église. Adossé à un talus, il est fait de briques et d’un bauchage en aulne. Son pan de toiture couvre deux bassins indépendants, accessibles par un escalier.
Retour vers Brunehamel via les D560 et D977 (66 km).
Carnet pratique de la route touristique "des Lavoirs de Thiérache"
Les incontournables de cette route touristique
Visites & Activités
- Les visites des villages.
- Circuits de randonnées pédestres et cyclotouristiques.
Activités et Festivités
- Parfondeval
- Visite guidée de Parfondeval.
- Musée des outils d'antan présenté par son propriétaire.
- Rozoy-sur-Serre
- Collégiale Saint-Laurent : Elle est aujourd'hui mise en valeur par une association locale "les Amis de Rozoy et de sa collégiale". Cette association organise visites guidées, conférences et spectacles afin de faire revivre ces lieux…
- Vigneux-Hocquet
- L'église fortifiée fait partie du réseau de protection des forts-églises de la vallée de la Serre. Toute la partie supérieure du monument abrite des salles de refuge : il est d’ailleurs possible de visiter celle du chœur sur demande.
- Une association Les Amis de l'Église fortifiée participe activement à la restauration de ce beau monument.
Plus d'information :
Pour vous rendre sur la route touristique "des Lavoirs de Thiérache"
Rozoy-sur-Serre
-0 °C Couvert
Min: -0 °C | Max: -0 °C | Vent: 18 kmh 24°
Le saviez-vous ?
- Le lavoir de type halle (ex : Parfondeval) est couvert par une toiture à deux ou quatre pans, soutenue par des piliers en bois sur pied de briques.
- Le lavoir à voûte de Chaourse, unique sur la Thiérache, tire son nom de sa façade percée d’une large baie.
- Le lavoir fermé est clos par quatre murs, souvent en briques (ex : Chéry les Rozoy).
- Le lavoir abreuvoir, sa spécificité tient à son bassin placé à hauteur de femmes pour faciliter leur dur labeur.
Les matériaux de construction des lavoirs étaient en général issus du village ou des alentours : briques pour les murs ou sous bassements et bois pour les charpentes et piliers.
La pierre bleue était souvent utilisée pour les marches d’accès au bassin et pour les margelles. Les toitures étaient traditionnellement recouvertes d’ardoises naturelles.
Fréquemment, un bauchage en aulne couvrait un ou deux cotés pour protéger les femmes.
Nos coups de coeur sur la route touristique "des Lavoirs de Thiérache"
Hébergement :
Restauration :
Les routes touristique de l'Aisne
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Date de dernière mise à jour : 09/06/2021
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