Villecroze-les-Grottes (Village de caractère-83)

Dans un décor magnifique de montagnes de pins et de chênes, adossée aux premiers contreforts des Alpes de Provence, Villecroze-les-Grottes est située dans le département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.  Il est établi aux abords du plan de Canjuers ; grand plateau calcaire aride au sud des Gorges du Verdon.

Classé "village de caractère du Var", le vieux bourg de Villecroze dans le Haut-Var, se trouve à 8 km au sud-est d'Aups par la D557 et à 20 km à l'ouest de Draguignan par la D557 en passant par Flayosc. Le village conserve son atmosphère médiévale et son authenticité. Piétonnier, il perd le promeneur dans un dédale de ruelles reliées par des passages voûtés, des arcades et des placettes. A l'extérieur du coeur du village médiéval, visitez le Parc et le Jardin des Grottes ainsi que la Chapelle Saint Victor, église du Moyen-âge, aujourd'hui résidence de l'Académie Musicale de Villecroze.

Autrefois appelé Villecrose, le nom du village de Villecroze vient de Castrum de Villacrosia. On trouve également l’orthographe Villa Crosa attestée en 1055, le latin crosa signifiant creux, grotte, ravine, abîme. La Préhistoire est ici présente en de nombreux lieux. Une agglomération gallo-romaine se situait dans la plaine à proximité de la via Julia qui reliait Fréjus à Riez. Un vétéran des légions romaines y aurait construit une villa dans un "creux", détruite lors des raids sarrasins qui a sûrement donné son nom au village : Villecroze. L’existence de plusieurs exploitations rurales romaines est attestée à Villecroze entre le Ier et le Ve siècles après JC.

Au Moyen Âge, les Templiers ont possédé une importante Commanderie au lieu-dit "Ruou" et un vaste domaine agricole au lieu-dit du Ruou. Ce domaine passe ensuite aux mains de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Les moines bénédictins de l'abbaye de Saint-Victor-de-Marseille fondèrent un prieuré dès le XIe siècle, près du village de Villecroze tout en défrichant nombre de terres et restaurant un ordre moral et chrétien. Enfin, les barons de Castellane, puissants protecteurs, assurèrent la paix du bourg et des campagnes.

En 1626, l'unique héritière des Castellane épouse Louis de Galian des Issarts dont la famille posséda Villecroze en coseigneurie avec l'abbaye Saint-Victor de Marseille et l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem jusqu'à la Révolution. Le 25 avril 1943, la milice commandée par Leproux envahit la mairie aidée par un véhicule italien, et vole deux bustes de la République, celui de la salle du conseil et la statue près de l'église. Après le désaveu du chef départemental de la milice, des excuses et la restitution des bustes, l'affaire en restera là.  Au XIXe siècle, les Villecroziens contribuèrent à l'essor économique du village grâce aux mines de bauxite et aux fabriques de céramiques.

Le village de Villecroze adossé aux premiers contreforts des Alpes, a su préserver son authenticité et son caractère médiéval. C'est un village qui se découvre à pied. On est dans un vrai labyrinthe de ruelles étroites avec ses passages voûtés et ses arcades, ses placettes et son campanile et ses fontaines pour la fraîcheur. Vous pouvez stationné votre véhicule soit sur la place de l'église, la place du marché aussi, soit encore un peu plus haut près du terrain de jeu municipal. Puis, dirigez-vous vers l'Office de Tourisme de Villecroze, 12 Rue Ambroise Croizat.

Commencez votre visite de ce village de caractère par le parc de Villecroze, l'entrée du parc est gratuite : Créé en 1920 par un citoyen d'origine américaine, il s'étend sur deux hectares au pied des collines de tuf dans lesquelles ont été aménagées les grottes troglodytiques avec leurs fenêtres à meneaux. Cette oasis de fraîcheur est surplombée d'une succession de terrasses et de restanques, autrefois cultivées en jardin d'alimentation.

Vous pouvez déhambuler à travers de vastes allées du parc de Villecroze, et découvrir une végétation luxuriante composée de nombreuses espèces d'arbres et d'essences rares : cèdre, chêne vert, figuier, laurier cerise, magnolia, olivier, palmier, pin d'Alep,..., ainsi que de plantes et de fleurs originaires de la Méditerranée, lui apportent une touche fraîche et verdoyante.. Une roseraie, des pelouses, une tonnelle et des cours de tennis sont également présents dans le parc. Deux œuvres colossales et contemporaines de l'artiste Dracénois Beppo, pseudonyme de Jean Laugier, viennent parfaire la magie des lieux. Les plus jeunes s'amuseront dans les structures de l'aire de jeux, les enfants de moins de 6 ans pourront ainsi jouer dans le parc.

Patrimoine naturel exceptionnel du territoire de Villecroze-les-Grottes, la cascade participe du décor enchanteur du site et notamment du parc municipal. Durant les saisons humides, l’eau dévale la falaise de 35 mètres de hauteur à la manière d’un élégant voile, pour poursuivre son chemin dans le canal et traverser le parc. La source qui l’alimente est située sur le territoire du village perché de Tourtour. Elle a contribué, par sa richesse en calcaire, à la formation de la falaise de tuf.

A droite de cette chute s'étirent les grottes troglodytiques. Ces grottes ont d'abord été creusés et façonnées par l'eau s'infiltrant dans le coeur de la roche, érodant par endroit le calcaire et déposant ailleurs des couches de tuf aux formes biscornues. Longtemps propriété des moines bénédictins de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, ces grottes servaient au religieux de refuge durant les attaques des Sarrasins, fréquentes au cours du 10e siècle. Elles ont par la suite été aménagées par l'homme durant la seconde moitié du XVIe siècle. à l'initiative du seigneur de Villecroze. On accède aux étages supérieurs par d'étroits et raides escaliers sculptés à-même la roche. L’itinéraire de visite des grottes de Villecroze permet de passer derrière la cascade. Une tour de guet dissimulée derrière le voile d’eau offre une vue originale sur le paysage. Les grottes troglodytiques sont classées au titre des Sites et Monuments Naturels à caractère artistique car elles allient deux critères : l'histoire et la géologie.

Si les grottes troglodytiques sont un site incontournable de Villecroze, le village offre d’autres lieux de promenade et de détente à ne pas manquer. Engagez-vous dans le vallon de l'hôpital, passez devant le lavoir, il date de 1868. Il y avait une barre au-dessus du lavoir pour étendre le linge et le faire égoutter, on retrouve encore les traces d'insertion de cette barre. Beaucoup de ménagères s’y rendaient mais il y avait avant tout, y tenant les premières places dans le droit d’occupation et de la langue, les lavandières de profession ou les bugadières à qui on donnait du linge à laver. Le mot « bugado » vient du vieux français « buer », faire la lessive qui a donné en français moderne, buanderie, lieu où l’on fait la lessive.

Située sur la place Général de Gaulle, en face de l’école communale, admirez la fontaine du champ de foire. Au nord de Villecroze, il y a une barrière de tuf, à travers laquelle descendent les petits ruisseaux entre Aups et Tourtour. L’eau des ruisseaux situés en amont du village a été très tôt canalisée pour offrir aux habitants des points d’approvisionnement : sept fontaines rafraichissent ainsi le village, alimentées par un important réseau de canaux. Le 29 novembre 1909, une adduction d’eau est envisagée pour amener l’eau des grottes vers l’école et deux ans plus tard, une fontaine est édifiée. Cet aménagement répondait à une demande : faciliter l’arrosage des jardins et des prés des alentours.

Non loin de la place ombragée du Général de Gaulle, se trouve également le boulodrome où de belles parties de pétanque vous attendent... Descendez une courte distance pour trouver le centre historique. Une fois la place traversée, vous pouvez entrer dans cette partie du village de Villecroze-les-Grottes à travers une petite arche à côté de l'église Notre Dame des Sept Douleurs sur la place de l'Eglise. Profitez-en pour visiter l’Eglise Notre Dame des 7 douleurs. Les petits autels sur les côtés sont très bien conservés ainsi que le baptistaire, à gauche en entrant. Sur le fronton, la devise de la République Française est peinte depuis le Mouvement des insurgés varois de décembre 1851. Notre-Dame des-Sept-Douleurs ou Notre-Dame des Douleurs est l'un des nombreux titres mariaux par lesquels l'Église catholique vénère la Vierge Marie, mère de Jésus. De nombreux édifices religieux furent consacrés sous ce titre.

Une fois être passé sous l’arche à côté de l’église vous apercevez de l’autre côté de la rue la fontaine de la Marianne. Mise à part l’ancienneté assurée de cette fontaine, nous savons peu de choses. La Marianne placée en 1913 sur la fontaine tout près de la mairie, eut une existence mouvementée. En avril 1943, elle fut la cible des miliciens qui voulant la retirer, eurent maille à partir avec les habitants du village. À la suite d’une échauffourée celle-ci fut soustraite à la vindicte milicienne. Elle fut cependant rendue, peu après, sous la menace de représailles. Cette Marianne fut remplacée, à la Libération, par un modèle en terre cuite qui lui-même disparut en 1984. Ce n’est qu’à la suite d’un article de Jean-Marie Guillon, relatant les mésaventures de cette Marianne sous l’occupation, qu’un nouveau buste de la république a repris récemment ses droits sur la fontaine.

En descendant en direction de Salernes, face de la mairie, vous pouvez admirer la fontaine du Brousson d’Or, située place de la Souvenance. "brousson" signifiant un tuyau de fontaine en provençal. Cette fontaine est aussi appelée fontaine de la Bouche d’Or. Un petit tuyau de cuivre bien poli et brillant assurait la direction de l’arrivée d’eau. La fontaine possédait quatre arrivées d’eau et un bassin de rinçage. Ce fut la première fontaine construite à Villecroze, lorsque le château avait un aspect purement féodal. Les abords immédiats du château étaient pourvus de portes, fermées la nuit ou en temps de siège. En cas d’isolement du village, c’était la fontaine du Brousson d’Or qui approvisionnait le village en eau.

Poursuivre jusqu'à la chapelle Saint-Victor du XIIe siècle. Durée aller-retour à partir du village : 30 minutes avec 500 mètres sur le trottoir au bord de la route. Cette très jolie chapelle romane est l'ancienne église paroissiale du village. Cette église etait le coeur d'un prieuré appartenant à l'abbaye Saint-Victor de Marseille. Bâtie en tuf elle se compose d'une nef à 3 travées, d'un 1 collatéral et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul- de-four. Le monument a conservé l'essentiel de son élévation médiévale. La porte d'entrée est sans conteste l'élément le plus intéressant de la chapelle. A ses côtés se trouve une seconde porte, peut-être l'entrée originelle de la chapelle. On peut également voir un joli clocher-mur dressé au-dessus de l'arc triomphal.

A travers les dépendances de la chapelle Saint-Victor, il est une bonne illustration de ce que devait représenter un prieuré victorien. Les champs entourant le village étaient aussi la propriété de la communauté religieuse. Des concerts sont organisés dans cette chapelle par l'Académie Musicale de Villecroze. Bordée d'oliviers, la chapelle est le départ pour une plus grande randonnée. Revenez maintenant vers le vieux village fortifié de Villecroze-les-Grottes, au passage remarquez des sculptures de pierre au-dessus des portes. Admirez des frontons joliment décorés, la visite se poursuit le long de la première enceinte du village médiéval du XIe-XIIe siècle. Dans une minuscule ruelle vous pouvez apercevoir le campanile.

Remontez au-dessus de la rue du Vieux Four, puis prendre un passage étroit pour vous retrouver au coeur du vieux village de Villecroze-les-Grottes. Ce passage permettait de compter les moutons, pour savoir si on en avait perdu, mais aussi parce que les bêtes étaient taxées. De nombreuses maisons possèdent des portes basses, c'était l'entrée des bergeries. Les habitants vivaient au-dessus pour profiter de la chaleur des animaux. On retrouve ici la même organisation que dans les grottes. Il y avait souvent trois niveaux de caves : pour le vin, l'huile d'olive, les animaux... Elles possédaient fréquemment un puits, et communiquaient entre elles, ce qui permettait de s'échapper en cas d'attaque". La légende orale nous apprend qu'un souterrain de 300m à 400m reliait également le village, du château à la chapelle Saint Victor. Au-dessus du passage, les poutres sont noires. "On sortait la marmite pour cuisiner à l'extérieur, et on éclairait en faisant brûler du bois de résineux, dont la fumée grasse se déposait sur les poutres. Ce qui, d'ailleurs, les protégeait des parasites".

Passez sous le porche du campanile, l'ancien donjon, il a été réalisé sans aucune soudure. Sur la jolie place de l’horloge, adossée au mur du château, se trouve la fontaine du château qui date de 1870. L’autorisation de construction fut donnée en mai 1867 par le bureau de la première division de la Préfecture du Var à Draguignan à l’époque. Le vieux village a su préserver son authenticité et son caractère médiéval, vous êtes dans un vrai labyrinthe de ruelles étroites avec ses passages voûtés et ses arcades, ses placettes. De nombreuses vieilles maisons en pierre le long des rues pavées étroites, nombreuses avec des caractéristiques traditionnelles telles que des escaliers en pierre. Cette vieille ville est vraiment très bien préservée.

Poussez votre balade jusqu'au théâtre de verdure, situé au pied du village médiéval avec un petit labyrinthe sur place où vous apprécierez l’alignement des mûriers de Provence et la taille majestueuse des cyprès. Le Théâtre de verdure vous offre une jolie vue sur la campagne du Haut-Var Verdon. Les feuilles des mûriers de Provence  sont la nourriture exclusive des bombyx du mûrier, dont la chenille n’est autre que le fameux ver à soie. Une ancienne Magnanerie située au cœur du bourg médiéval abrite aujourd’hui une prestigieuse académie de musique, de renommée internationale. La magnanerie abritait autrefois une exploitation de sériciculture, c’est-à-dire un élevage de ver à soie.

Poursuivre par la traverse du Moulin pour revenir au coeur médiéval, enfin, en remontant la rue Roger Maurice, vous pourrez profiter de la fontaine de la Bourgade, qui était l’ancien nom de la rue. Le 11 février 1849, une souscription était signée par 19 habitants de la bourgade. La somme de 100 francs et 50 centimes était versée à la caisse de la mairie pour favoriser la construction de cette fontaine. Revenir vers les parkings par la rue Ambroise Croizat en suivant l'un des ancien canal. Les villageois aménagèrent un très savant itinéraire de canaux. L'eau est depuis toujours une richesse inestimable pour l'agriculture, et l'alimentation des lavoirs. Sans oublier que le village a possédé jadis 5 moulins à huile, disparus depuis le terrible hiver 1956.

A l'exterieur du village de Villecroze-les-Grottes, l'ancienne commanderie du Ruou (domaine privé non visitable), et sa chapelle, nous rappelle la présence d'une commanderie de templiers. Vers 1150-1155, les seigneurs de Salernes, Entrecasteaux, Tourtour et Flayosc donnent aux Templiers le domaine de Ruou, Salgues et Salguettes, à cheval sur le territoire de Villecroze et des seigneuries pré-citées. Le 17 juin 1157, dix seigneurs de Flayosc donnent à la Maison du temple de Ruou des terres avec la faculté d'en prendre le bois, l'eau et les pierres nécessaires à la communauté.

Les biens de Flayosc furent remis entre les mains du frère templier Peire de Rovira qui était alors maître de la province de Provence et parties des Espagnes. La commanderie du Ruou eut pour premier commandeur Hugues Raimond, et comptait quatorze frères en 1195. Lors de la dislocation de l'ordre, la commanderie du Ruou possédait 240 terre à Lorgues, Draguignan, Montfort, Entrecasteaux, Flayosc, Callas, Roquebrune, Comps, La Motte et Figanières. Tous ces biens échurent aux Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. En partie détruite au  XIVe siècle, la commanderie fut transférée à Montfort-sur-Argens, puis à Saint-Jean de Marseille au XIe siècle. La commanderie du Ruou fût une usine de céramique dite Usine de la Tour du Ruou : fabrique de tomettes et de malons vernis.

Villecroze-les-Grottes permet aussi de balader sur des sentiers de randonnées balisés et très accessibles, même pour les débutants. Au nord de Villecroze, à mi-chemin sur la route qui relie ce village à celui de Tourtour, se trouve la cascade de la Baume qui pleut gentiment dans un univers chaotique de tuf et de mousses, juste à côté d'une grotte (d'où le nom du site) creusée par les eaux de ruissellement. La grotte se situe dans une propriété privée dont l'accès est bien entendu interdit sans l'accord des propriétaires. Une barrière en défend l'accès. Enfin, dans le même style que Villecroze, le village de Châteaudouble est à voir ne serait-ce que pour son caractère pittoresque qui domine les paysages sauvages.

N'oubliez pas !

Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter les panneaux signalétiques et consignes. Merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée :

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue)
• La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir.
• Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne.
• L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

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