Mazan (Pays d’Art et d’Histoire-84)

Mazan est située dans le département de Vaucluse enrégion de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Au pied du Mont Ventoux, labellisé « Pays d’Art et d’Histoire », Mazan prend place à une trentaine de kilomètres d'Avignon et de son célèbre pont. Le village se situe à quelques kilomètres seulement de Carpentras, au sein de l'ancien Comtat Venaissin et au milieu de 2800 hectares de terres agricoles et viticoles.

Entouré au Sud par les monts de Vaucluse et au Nord par le géant de Provence, le Mont-Ventoux, son territoire est traversé par la rivière d’Auzon. Depuis quelques années, comme Carpentras, le village de Mazan a reçu le label “Pays d’Art et d’Histoire". La beauté des paysages participe pleinement de l’attrait de ce village.

Encerclé de vignes et de vergers avec les Dentelles de Montmirail en toile de fond, ce village de Mazan a conservé une partie de ses remparts avec des portes fortifiées et de beaux hôtels particuliers. Autour d'une église romane, ruelles pavées et maisons en pierre dessinent le cœur historique autrefois clos par une enceinte. Vous serez séduits par le charme de son patrimoine architectural et naturel. La petite cité présente le visage d'un bourg authentique du Vaucluse.

Si vous partez d'Avignon prendre la D942, en direction de Carpentras, puis Mazan (34 km). Dominé par le Mont Ventoux, la route est une alternance de plusieurs petites collines de faible amplitude et vallons à l'approche des monts de Vaucluse. Entouré de vignes et vergers avec les Dentelles de Montmirail en toile de fond, Mazan situé dans le Comtat Venaissin entre le Mont Ventoux et les Monts du Vaucluse offrent des paysages préservés avec ses paysages agricoles de la plaine, la réserve naturelle exceptionnelle du Ventoux, le massif calcaire des Dentelles de Montmirail, les routes pittoresques et sentiers sauvages…

De forme circulaire et dominé par le clocher de son église, le village de Mazan s'articule principalement à l'intérieur du tracé de ses anciens remparts formant autrefois une ceinture et dont il ne reste qu'une partie aujourd'hui offrant une belle promenade appelée "Tour de ville". Ces anciens remparts sont coupées et desservies par un réseau de rues et ruelles, au charme des centres anciens. Ce petit bourg constitué de huit portes ne manque pas de charme avec ses vieilles maisons, ses porches et ces petites fontaines.

Plusieurs parkings sont à votre disposition pour stationner votre véhicule. L’Office de Tourisme Ventoux-Provence et le Bureau d’Information Touristique de Mazan sont à votre disposition pour vous renseigner et vous apporter toutes les informations utiles pour préparer votre visite. Mazan garde les vestiges de riches et parfois dramatiques événements de son histoire. On a d'ailleurs découvert il y a peu, dans les combles de l'ancien hôtel particulier qui abrite l'office de tourisme, des peintures racontant les invasions des bandes protestantes du Baron des Adrets et du seigneur de Montbrun au XVIe siècle.

C’est en suivant le fil de l’Auzon, petite rivière qui traverse Mazan, que vous découvrirez le village et son patrimoine. La richesse des fouilles archéologiques atteste de l’importance de la ville dès l’Antiquité. Commencez votre parcours touristique en admirant la porte de Carpentras, à proximité découvrez des vestiges de mâchicoulis. Les portes des remparts datent des XIIe siècle et XIVe siècle, ils témoignent de la période médiévale. En 1248, le village est désigné comme castrum et entouré de remparts, une première enceinte a probablement précédé.

Les remparts de Mazan s’élargissent aux XIVe et XVe siècles, percées de quatre portes, aujourd’hui trois sont encore visibles. Les remparts sont bien mis en valeur par un nettoyage et un éclairage flatteur, ils bordent et dominent majestueusement les rives de l'Auzon. Engagez-vous dans le boulevard de la Tournelle, puis trounez à gauche dans la rue Jacques Bernus, sculpteur français de l'art religieux et baroque (né le 15 décembre 1650 à Mazan et mort à Mazan le 25 mars 1728).

A la droite de cette rue, à droite se trouve le château de Sade, lieu de naissance du père et de l’oncle du Divin Marquis, le célèbre abbé de Sade.  En 1493, Honoré d’Astoaud après avoir été quelques années le seul seigneur, se voit contraint pour des raisons financières de vendre la moitié de Mazan à Étienne, Gabriel et Pierre de Sade. Dès lors, et ce jusqu’à la Révolution, les Sade possèdent la coseigneurie de Mazan.En 1634, Jean-Baptiste de Sade achète la maison d’Esprit de Boutin. Au XVIIIe siècle, la bâtisse est démolie et reconstruite par le célèbre architecte Jean-Baptiste Franque, à qui l’on doit de nombreux hôtels particuliers d’Avignon. Le sulfureux marquis de Sade y effectua seulement quelques séjours, préférant son château de Lacoste. Le château dévoile une architecture typique du XVIIIe siècle. On peut encore admirer une tour de l'ancien château. Devenu maison de retraite au début des années 1920, aujourd’hui le château accueille un hôtel-restaurant 4*.

La maison natale de Jacques Bernus se trouve également dans cette rue. Spécialisé dans les anges orants (attitude de prière) en bois doré. Ses sculptures se retrouvent dans presque toutes les églises du Comtat. Poursuivez votre déhambulation dans cette rue, puis tournez à droite dans la rue de l’Auzon. Au n°70 levez la tête pour admirer la maison aux chimères du XVIe siècle, restaurée au XVIIIe siècle. La maison des chimères, de style florentin est dotée d’un élément architectural rare, 3 chimères aux ailes déployées.

A présent, prendre sur votre gauche la rue Basse, une nouvelle fois à gauche dans la rue Victoire et enfin à droite dans la rue de l'ancien Hôpital. Dans le Vaucluse,, les types de fontaine, les styles et les époques sont très variés : la fontaine Rossignol doit son nom d'une famille habitant à proximité. Continuez dans la rue du Planet sur votre droite pour vous rendre à la porte du Planet, percée en 1612, sous Louis XIII, à la demande des habitants.

Poursuivez votre balade, via le boulevard des Innocents. Au passage, admirez la Grande fontaine attestée au XVe siècle pour abreuver le bétail. Elle a été reconstruite en 1841.  Franchissez la Porte de Mormoiron pour revenir vers le centre médiéval de Mazan. On y découvre les hôpitaux de Mazan, dont le vieil hôpital serait l'un des plus vieux édifices de la localité, signalé déjà à la fin du XIIIe siècle. Murée en 1601 et rouverte quelques années plus tard, la Porte de Mormoiron était une porte double, avec un pont-levis.

Plusieurs autres vestiges du passé médiéval de la cité sont encore visibles, à l'instar de la façade du château des Astaud-Causans. Situé sur la droite, juste àprès la porte se trouve le château, demeure des premiers coseigneurs. Maison connue par ses premières charges auprès de la Maison de Toulouse avant la création du Comtat Venaissin, terre d'église. Cette famille obtint, en récompense de ses services de nombreux fiefs. Pons Astoaud, chancelier des comtes de Toulouse, est en 1248 le premier seigneur connu de Mazan. En 1315, Il partage le village avec son neveu. Ils édifient ensemble le premier château des Astoaud englobé dans le mur d’enceinte du village. En 1491, une poterne, petite porte dans le rempart est ouverte. Ce passage est une liberté pour entrer et sortir de la ville mais est aussi une faille dans le système défensif.

La façade actuelle du château des Astaud-Causans, intégrée aux remparts de la ville, même si elle est imposante, ne reflète pas le rôle historique important et l'emprise foncière du château. La poterne marque le point de départ des manifestations du Carri. Une plaque y rappelle Désiré Blanchet, célèbre historien né à Mazan et qui fut l'auteur du premier manuel d'histoire illustré. Engagez-vous dans la rue des Terreaux jusqu'à l’église Saint-Nazaire et Saint-Celse.

À l’origine prieuré de style roman provençal, l'église Saint-Nazaire et Saint-Celse devient église en 1324. L’église  fait  suite à  un  prieuré bénédictin  de   l’abbaye de Saint­-Andéol  fondé  en 1248,  mais  elle a  été   reconstruite entre  1861  et 1864 dans un style néo-roman. De l’édifice médiéval, placé sous le vocable des Saints Nazaire et Celse, ne subsiste que  le clocher, bâti  à l’aisselle de  la  nef et  du bras du transept. C’est une grosse  tour  rectangulaire qui émerge des toitures et se termine par  un étage octogonal percé de baies pour les cloches et muni de gargouilles . Le passage se fait au moyen de trompes couvertes de glacis triangulaires aux angles. Une flèche octogonale  aux  arêtes garnies de crochets  couronne le  tout. 

Ce clocher imposant, qui mesure environ 35 mètres de hauteur, a belle allure. Sa parenté avec les clochers si typiques des églises d ‘Avignon confirme qu’il a été élevé aux XIVème et XVème siècles. D’après le style des lucarnons, la flèche a pu être refaite au XVIème siècle. La "grosse cloche" avait été installée en 1521, une autre en 1570. Elles ont été fondues à la Révolution. A l’intérieur de l'église Saint-Nazaire et Saint-Celse, vous pouvez admirer une vierge polychrome du XVe siècle et une autre du célèbre sculpteur Jacques Bernus de Mazan.

Sur la place de l’église, une tour ronde est le seul vestige du château primitif que les Sade abandonnèrent au XVIIe siècle pour une demeure plus fonctionnelle. A proximité, dans la rue Saint-Nazaire, la chapelle des Pénitents Blancs abrite le musée Camille Pautet, labellisé Musée de France. Il contient notamment des collections de géologie, de préhistoire, d'archéologie, d'outils agricoles et pédagogiques, d'art sacré, de santons, de folklore comtadin, d'appareils photos ou de vêtements anciens.

La chapelle des Pénitents Blancs date du XVIIe siècle, elle présente sur son plafond une peinture retraçant la vie de la Vierge. Un travail remarquable qui aurait été exécuté par Salomon de l'école d''Avignon en 1697. Suivre la rue des Rois, elle vous emmènera dans la Grand'rue. La fontaine de Bisque, reconstruite en 1670 a succédé à une autre déjà signalée au XVe siècle. Elle porte le nom de la famille de Bisque ( bisgoù, bisguéri ) qui donna à la ville un syndic et un capitaine des gardes au XVI siècle. Cette fontaine devant leur maison en pris le nom. L'hôtel de Valette, dans la Grand'rue, présente une très belle façade du XVIIe siècle. Sa porte renaissance italienne et la statue qui la surplombe sont aujourd'hui inscrites aux Monuments Historiques. Les halles du marché couvert datent des XIVe et XVe siècles et accueillaient un marché de légumes, fruits, viandes, poissons et outils.

En périphérie du cimetière de Mazan, vous pourrez découvrir un alignement de sarcophages mérovingiens datant du Ve et VIe siècle de notre ère correspondant au début du Christianisme en Europe. Les Alyscamps de Mazan sont parmi les vestiges les plus importants du Comtat Venaissin. Une rareté en Provence si l’on excepte les Alyscamps d’Arles ou la nécropole à Ménerbes. Ils constitueraient les restes d’une nécropole chrétienne : 66 sarcophages actuellement, 144 recensés en 1842.

Ces lourdes sépultures au décor très simple, taillées dans un calcaire local, sont visibles sur le mur d’enceinte nord du cimetière. Ils sont ornés de sobres sculptures et représentent aujourd'hui les premiers témoins de la christianisation de la cité. On sait maintenant qu'ils jalonnaient par centaines la voie antique Carpentras-Mormoiron. La richesse des fouilles archéologiques atteste de l’importance de la ville dès l’Antiquité. On a découvert trois fours de potier fonctionnant de l’an - 40 av. J.-C. à + 50 de notre ère. On y fabriquait des têtes de chevaux et de chiens en argile, à but culturel, et des plaques de parements de type Campana, destinées à orner les temples : une découverte unique en France. Puis c’est une amphore vinaire « de type italique Dressel » de - 40 av. J.-C. qui permit aux archéologues de conclure que nous sommes en présence de la preuve du plus vieux vignoble celto-ligure ou gallo-romain, après Massilia/Marseille.

Tout près, la chapelle Notre-Dame de Pareloup fût jusqu’en 1324 l’église paroissiale. Son nom « Pareloup » vient de la statue en plâtre peint installée dans la chapelle : La vierge domptant un loup. La très belle chapelle Notre-Dame de Pareloup a connu de nombreuses transformations au fil des siècles. Elle présente notamment des œuvres de Jacques Bernus, un sculpteur originaire de Mazan, ainsi que des parties du XIe siècle.

De style roman provençal, elle fut consolidée au XVe siècle. Au XVIIe siècle, une sacristie et un clocher sont ajoutés. Le porche et le clocher actuel datent de la fin du XIXe siècle. A l'intérieur de chapelle Notre-Dame de Pareloup, il est possible d'admirer les caveaux des coseigneurs de Mazan, un Christ en mélèze, ainsi qu'une statue en plâtre de Notre-Dame de Pareloup maîtrisant un loup à ses pieds. Autour de Mazan, vous trouverez également la Chapelle Saint-Roch construite vers 1628. Saint-Roch est le patron que l’on invoquait pendant les périodes de peste et de choléra.

Située à seulement deux kilomètres de la commune, la chapelle Notre-Dame la Brune prend place à la croisée de chemins gallo-romains, là où auraient été exhumés, selon la croyance populaire, les sarcophages mérovingiens bordant le cimetière. Chapelle rurale du XIVe siècle, reconstruite au XVIIe siècle sur un lieu de culte paléochrétien. La présence d’ex-voto atteste du culte à la Vierge Noire dont la sculpture a été découverte en 1714 (pèlerinage en mai).

Sur le chemin vers Notre-Dame de la Brune, allez voir la glacière de Mazan, une ancienne glacière de plaine du XVIIIe siècle qui recevait la neige entreposée dans les glacières du Ventoux. Aux alentours de Mazan, de nombreux sentiers balisés vous permettront d'apprécier la diversité de la faune et de la flore.

N'oubliez pas !

Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes. 

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.

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