Saint-Vincent-de-Barrès (Village de caractère-Petites Cités de Caractère-07)

Saint-Vincent-de-Barrès est située dans le département de Ardeche en Auvergne Rhône-Alpes. Ce bourg d’origine médiévale, perché sur une roche volcanique émergeant de la plaine du Barrès est établi en Moyen Vivarais, dans le Bassin de Privas. Il fait partie du canton de Rochemaure et voisin des communes de Cruas et de Chomérac. A mi chemin entre Privas et le Teil, baigné par un climat doux du sud Ardèche, Saint-Vincent-de-Barrès est une commune remarquable.

Composé de ruelles étroites et sinueuses, et de maisons en basalte, Saint-Vincent-de-Barrès est dominé par d’énormes tours, vestiges d’une forteresse médiévale du XIe siècle. C'est un bel exemple de village fortifié, en partie conservé et restauré. Ce beau village médiéval est labellisé "Village de Caractère" et fait partie du "Pays d’Art et d’Histoire du Vivarais Méridional". Il est agréable de se perdre hors du temps !

Sur la route de vos vacances, vous ferez étape avec plaisir à Saint-Vincent-de-Barrès avant de randonner dans la campagne et les forêts alentours. La commune est traversée par la rivière Rieutord, qui donne son nom à un quartier situé sur ses rives.

Pour vous rendre à Saint-Vincent-de-Barrès par la Vallée du Rhône, à Montélimar, suivre la direction de Privas, puis à Meysse prendre la D2 vers Saint-Vincent-de-Barrès. Si vous arrivez de l'A7 prendre la sortie Loriol, prendre la direction le Pouzin, Privas, puis le Teil Privas par la D86, suivie de Privas par la D22. Au carrefour D22, D2 se diriger vers Saint Vincent de Barrès. Sur votre parcours, le paysage est constitué de forêts, de la plaine du Barrès et les collines du Barry et d'Andance. Sur la D2 votre regard sera forcément attiré par les fortifications et les imposantes tours restaurées du XIIe siècle de ce village de caractère. Village typé aux couleurs grèges du calcaire de Cruas, noires du basalte du Coiron et grises de la pierre de Chomérac. Une expression locale : dit « Montarem tan que pourem. » : Je roulerais jusqu'à ce que je puisse verser !

L'existence d’une voie romaine ainsi que le domaine gallo-romain "Villa Artenica" témoignent d’un passé réel et d’une activité ancienne sur les lieux de cette commune. Mais c’est un peu avant le Xe siècle que le village se construit sur l’emplacement de ce domaine gallo-romain. Cette cité médiévale, à fonction religieuse à son origine, changera plusieurs fois de possesseurs au cours des siècles. Le village apparaît autour d'un château féodal établi sur le sommet du Barry puis autour d'un second, à compter du XIIIe siècle, qui devient siège d'une baronnie occupant un territoire stratégique entre royaume de France et Saint Empire Germanique. Quelques siècles plus tard, Saint-Vincent-de-Barrès devint une place forte protestante pendant les guerres de religion. Son importance en tant que telle ne fut pas jugée conséquente et c’est grâce à ce désintéressement que le village doit aujourd’hui d’avoir préservé son patrimoine. 

Le petit village de caractère de Saint-Vincent-de-Barrès, perché sur un éperon d'origine volcanique, a conservé son caractère et donc tout son charme hérité du Moyen Âge. A l’approche du village, on découvre les tours rondes et les remparts qui entourent la partie médiévale. Lorsqu’on est à l’intérieur de la cité les remparts ne sont que partiellement visibles car, à partir du XIXème siècle, les habitations ont été construites adossées à ces remparts.  Le massif volcanique du Coiron n’étant pas loin, ces maisons ont su se parer des belles pierres de basalte noir et calcaire blanc, ces deux pierres ont façonné le visage de ce site et le rendent incontournable.

Facile d’accès et parfaitement conservée car toujours habitée, la vieille ville promet une plongée immédiate à l’époque des chevaliers. Après avoir stationné votre véhicule, grâce à une signalétique qui jalonnent les différents lieux à voir dans Saint-Vincent-de-Barrès, vous pourrez apprendre quelques rudiments sur l’architecture domestique, les meurtrières, l’utilisation de l’eau. Tout au long du parcours, un panneau explicatif livre toutes les informations pour imaginer ce que pouvait être la vie ici autrefois. Des explications sur les cadrans solaires sont également disponibles.

Si l’on arrive par le bas de la cité, le visiteur arrive par la porte des Notables, autrefois accès principal au village, elle date du XIIe siècle. Sa forme donne la possibilité de préciser fin de la période romane. Elle était surmontée d’un blason qui n’existe plus aujourd’hui. Sa fermeture se faisait par deux petites poutres de bois sur toute sa largeur et encastrées dans des trous muraux à leurs extrémités. Elle donnait sur un passage couvert toujours existant. Il existe plusieurs passages couverts dont 2 assez importants, un à la porte des notables et l’autre sous l’ancien prieuré. Ils rendaient réalisable la libre circulation des personnes à travers les différentes parties du site en passant sous les constructions existantes. 

Vous pouvez voir la configuration particulière de la porte des Notables qui permettait d'en assurer la défense, elle est l’exemple parfait des systèmes de défense passive utilisés à l’époque, car il était impossible d’utiliser un bélier pour tenter de l’enfoncer tant son accès est tortueux. La porte des Notables donne sur des ruelles étroites devenues accueillantes avec le temps, mais qui étaient sans doute très peu à l’époque. On peut également faire le choix d’entrer dans le castrum, tels les cavaliers, par la porte qui leur était réservée car suffisamment haute pour qu’ils restent sur leur destrier. La porte des Cavaliers s’ouvre au sud-est du village, elle donnait sur une ruelle parallèle au château, sur le côté opposé à la cour et aux jardins.

L’ancienne cour du château de Saint-Vincent-de-Barrès fut retranchée derrière deux rangées de murailles et gardée par quatre tours. Tout autour du château, le village a rapidement grandi et a assuré sa protection grâce à l’édification des remparts au XIVe siècle. Huit de ses dix tours originelles ponctuent encore les anciens remparts dont la tour de la prison. Ces tours sont parfois difficiles à déceler, engloutis dans les murs des maisons qui ne craignent plus les assauts des envahisseurs. À l'ombre des éléments de remparts et des tours imposantes de l'ancien château féodal, on remarque ainsi que dans l'ancienne cour de la forteresse sont abrités désormais la mairie et un centre de santé. Au-dessus de la porte de la mairie, dans les bâtiments restaurés du château, on remarque le blason de la famille Chambaud de La Tourrette.

La place du Château offre un large panorama sur la plaine agricole et le plateau du Coiron. Le site offre aujourd’hui un endroit idyllique pour s’asseoir et partager un moment en famille. Aménagée pour accueillir le voyageur qui souhaite pique-niquer, elle donne, d’un côté, sur un donjon de la fin du XIe siècle totalement refait, massive tour carrée aux pierres parfaitement ajustées et, de l’autre, sur le paysage. Il ne faut pas oublier les deux tours, parfaitement retravaillées, qui permettent aux couleurs de la ville de flotter fièrement sur la vallée. Juste à côté se trouve le Bistrot de Pays, le restaurant du village. 

Situé au sud du village, le portail du château donnait directement accès au château, par la cour et les jardins, qui étaient sur l’actuelle place Tourette. En poursuivant votre promenade le long des ruelles étroites et pavées, des places de ce joli bourg médiéval, on croise la place des Tournelles avec ses deux tours et sa poterne. Dans ces ruelles se trouvent, souvent bien cachés, des cœurs gravés. Ces mystérieux cœurs, au nombre d’une demi-douzaine, ont pris place sur les linteaux de certaines fenêtres ou portes d’entrées de la vieille ville. De tailles et formes différentes, à l’endroit ou à l’envers, ils auraient en fait une tout autre signification que celle inspirée par leur forme. Certains disent qu’il s’agit d’une façon de montrer, selon le sens du cœur, si on était catholique ou protestant. Une chose étonnante quand on sait ce que les guerres de religion ont pu engendrer comme malheur dans ce territoire ardéchois, où il était préférable de ne pas révéler ses croyances.

Une rue suivant les contours des anciens remparts offre de belles façades de maisons percées de fenêtres à meneaux. La principale petite rue Médiévale du village de Saint-Vincent-de-Barrès est bordée de vieilles maisons, d'anciennes échoppes ouvertes sur les ruelles. Les échoppes permettaient aux clients de voir les marchandises à la clarté du jour. Les constructions sont réalisées en pierres blanches et noires. Le calcaire blanc vient du Barrès et le basalte noir du Coiron. Des artisans aux métiers ancestraux ont repris possession des boutiques aux vitrines si caractéristiques, dans le centre de la vieille ville. Une relieuse d’art restauratrice de livres, une spécialiste des enluminures et calligraphies, un graveur, un potier sont venues faire revivre cette partie du bourg. Même si elles ne sont pas installées dans cette ruelle, il ne faut pas oublier les vannières de la place de la Fontaine. Il est fréquent de les trouver en train d’assouplir les végétaux dans les vieux lavoirs de la commune. La fontaine fut construite au XIXe siècle, ses eaux viennent d'une source située dans la montagne.

Quant aux habitations elles-mêmes, on observe pour celles d'époque médiévale leurs murs épais, les terrasses couvertes, les rez-de-chaussée qui abritaient jadis des étables, de larges escaliers, des caves, des granges… Tous ces éléments bâtis ont en commun des matériaux locaux : les  pierres volcaniques de couleurs variées en fonction de leur datation géologique. Mais on remarque également que des habitations ont été enrichies avec des pierres calcaires provenant de la proche vallée du Rhône. Certaines habitations ont encore leurs volets en planches de mûrier imputrescibles. Vous remarquerez également quelques maisons bourgeoises du XVIIIe siècle avec de grandes salles décorées de plafonds à la française et de larges fenêtres. Dotées parfois intérieurement de beaux plafonds à la française, avec des chevrons en chêne, ont parfois été enduits de chaux et garnis de plâtre au xixe siècle pour suivre la mode de l'époque !

Plus loin, l’église Saint-Vincent trône sur une hauteur offrant un point de vue remarquable. Son architecture peut faire penser à l’art roman, pourtant sa construction remonte à 1867, suite à la destruction de l’édifice primitif pendant les guerres de religions. C’est sur le site d’une ancienne villa romaine que l’évêché de Viviers implanta une première église en l’honneur de Saint-Vincent. Cette église passa sous l’influence de la célèbre abbaye de Cluny en 1020 et le prieuré clunisien perdura jusqu'au XVIIIe siècle. Saint-Vincent-de-Barrès affichait clairement sa tendance protestante, entre 1585 et 1621, sous Jacques de Chambaud, alors Seigneur du domaine. Il y installe une garnison, là où se trouve aujourd’hui le restaurant “La Table du Barrès”, et sera l’un des derniers bastions de la religion. Aujourd’hui, l’église Saint-Vincent, rénovée il y a cinq ans, est œcuménique et accueille les deux religions. Le cimetière qui l’entourait a été déplacé vers le milieu du XIXe siècle.

Derrière l’église Saint-Vincent, la vue depuis le rempart s’étend jusqu’au Coiron et à la montagne d’Andance. Le panorama offre une vision parfaite sur le plateau du Coiron, cette ancienne coulée de lave devenue montagne par la force de l’érosion. Contrairement à la marne très présente mais friable, seul le basalte a résisté au temps, créant une inversion par rapport aux points de vue alentour. Cette exception laisse place, dans cette vision de carte postale, au volcan d’Andance et sa diatomite si prisée aujourd’hui dans l’agroalimentaire. Sur la montagne d’Andance est exploité un gisement de diatomite, roche composée de silice presque pure, formée à partir d’organismes fossiles, les diatomées. Des tables d'orientation sont à disposition, elles donnent notamment sur les anciens volcans… C’est l’occasion de retracer l’histoire de ce paysage volcanique où le basalte, après avoir rempli les vallées il y a 6 millions d’années, s’est retrouvé former les hauteurs par suite de l’érosion des terrains sédimentaires environnants.

Les vestiges du fort du Barry se trouvent en face du village. Le château du Barry fut érigé au sommet d’une éminence basaltique. De cette place forte, il ne reste que d’informes tas de pierres. Quand la famille Barrès céda ses biens et ses droits à celle d’Aymar III de Valentinois, un nouveau château fut bâti au XIe siècle, à l’emplacement même du village. Le chevalier « Stéphane » construit son fort au Barry; avec des toitures agrémentées de génoises, le nombre de rangs de tuiles canal disposées en génoises, traduisant la richesse du propriétaire. 

Place ensuite aux randonnées qui permettent, à partir du village, de découvrir les atouts naturels de la commune. Une très belle randonnée traverse la forêt de Barrès avec des chênes vert et pubescent, des pins sylvestres et d'érables accompagnent des essences introduites par l’activité humaine comme le pin noir, le cèdre de l’Atlas, les sapins méditerranéens et le douglas et où se trouve également une… hêtraie fossile.  Pour les marcheurs, toujours, des boucles sont également envisageables qui rejoignent Privas ou la vallée du Rhône. Quant aux férus de deux-roues, ils ont la faculté depuis le village de gagner la proche voie douce de la Payre, tracée sur une ancienne ligne de chemin de fer mais également la ViaRhôna, quelques kilomètres à l'est, qui relie le Léman à la Méditerranée en longeant le fleuve sur des voies sécurisées.

Le château de la Dame (XIVe) et la maison forte des Faugères (XIIIe) sont aussi à mentionner sur la commune. La Maison bourgeoise de Faugères, (actuellement propriété privée), a été agréablement transformée en gîte. Scène d’ateliers, de spectacle, d’animations…, cette maison bourgeoise vous invite à voyager entre le Moyen-âge et l’âge d’or de la soie en Ardèche.

N'oubliez pas !

Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes. 

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.