Saillans (26)

Saillans est située dans le département de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Saillans se trouve à une quinzaine de kilomètres de Crest, à vingt deux kilomètres au sud-ouest de Die et à quarante-cinq kilomètres de Valence, entre le Vercors et la Drôme provençale. Implantée au pied du massif des Trois Becs, Saillans est considérée comme étant la porte d’entrée du Diois, les Préalpes drômoises.

Pour vous rendre à Saillans depuis Valence, prendre la D93 (43 km). Implantée au pied du massif des Trois Becs, Saillans est la porte d'entrée du Diois, les Préalpes drômoises. Entre Drôme provençale et Vercors, la route traverse une belle vallée fertile aux paysages au riche terroir, entre hauts plateaux du Vercors et parfum de Provence. Vergers et oliviers tapissant les versants ensoleillés de collines pittoresques blanchies par le soleil, champs de lavande d'un mauve bleuté, vignes verdoyants, la Vallée de la Drôme et le Diois vous offrent un avant-goût de la Provence...

Les pieds dans l'eau de la Drôme, la ville de Saillans est située au pied du massif calcaire du Vercors et au bord de la rivière de la Drôme, dernières rivières sauvages d’Europe. La ville de Saillans s'est développée au croisement de deux itinéraires anciens romain. L'un gallo-romain longeant le cours de la rivière Drôme entre la Vallée du Rhône (Valentia) et le Col du Montgenèvre donnant accès à l'Italie via Die (Dea Augusta). L'autre est bien plus ancien, il remontait depuis les comptoirs grecs de la côté méditerranéenne, à l'écart de la vallée du Rhône à l'intérieur des terres souvent en altitude, sur le territoire des Voconces (Vocontii). 

La voie romaine longeant la Drôme est décrite dans l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem d'un pèlerin chrétien en 333 ap. J.-C. ; trois bornes milliaires de cette voie sont conservées, une à la Mairie, l'autre à l'église St-Géraud, portant de nombreuses inscriptions montrant que des travaux répétés de réfection de la voie romaine ont été réalisés à la charnière des IIIe et IVe siècles ap. J.-C. (entre 293 et 337).

Peuplé dès l'Antiquité, comme en témoignent des vestiges retrouvés sur place, le site de Saillans se développe dans le courant du Moyen Âge. Le prieuré de Saillans est cité dans les chartes pour la première fois en 1061. Principalement agricole à l'époque, avec l'élevage de brebis et de vache, les vignes et la culture du blé, la commune connaît une importante prospérité au XVIe siècle. Pendant la seconde moitié du XVIe siècle, à Saillans comme dans toute la région, les guerres de religion opposent les catholiques et les huguenots protestants. Ces guerres vont durer pendant plus de quarante ans, entraînant pillages, misère et destructions. Devenue touristique, la commune de Saillans présente notamment un important choix d'activités de pleine nature, ainsi qu'un patrimoine architectural intéressant.

Le nom du village Saillans aurait pour origine les montagnes "saillantes" environnantes telles que le Cresta et les Trois Becs visibles depuis le village. Étiré en surplomb de la Drôme, Saillans possède un charme unique et un cachet tout méridional avec ses rues bordées de platanes, ses places ornées de fontaines et ses ruelles qui alignent les maisons anciennes.

A votre arrivée dans le village, vous pouvez stationner votre véhicule au Parking de la Grande Rue. Dirigez-vous ensuite vers l'office de Tourisme Cœur de Drôme, située Montee de la Soubeyranne. Le Pavillon de l’Office du Tourisme a été aménagé dans un ancien lavoir. Découvrez l’essentiel du village en suivant un itinéraire mis en place par l'office de tourisme (Parcours fléché). Toutefois à l’aide du plan vous pouvez aussi déambuler au gré de vos envies à la découverte des différents points proposés. Tel un véritable livre d'histoire mis à la disposition des regards, les vieilles pierres vous conteront, au détour des ruelles bordées d'édifices remarquables, la glorieuse histoire de cette cité.

Devant les locaux de l'office de Tourisme admirez l'inscription romaine. En 1982 a été découverte une magnifique inscription en marbre blanc de l'Apennin qui devait décorer au tout début de l'ère chrétienne, le tombeau d'Aulus Pompéius Fronto, riche citoyen romain. Cette inscription ornait un mausolée circulaire de 25m de diamètre proche du Pas de Romanon, rotonde haute d'une dizaine de mètres, aujourd'hui enfoui, atteste de l'importance du personnage. On y lit : "A AULUS POMPEIUS FRONTO, FILS DE SEXTUS DE LA TRIBU VOLTINIA, LES VOCONCES." Qui se traduit : " A Aulus Pompeius Fronto, fils de Sextus, les Voconces"

Tournez  dans la Grande Rue, au passage admirez la belle Fontaine “Coumari” à neuf côtés, sa construction fut terminée en 1725. L’église Saint Géraud, sur votre gauche, est un ancien Prieuré fondé entre 894 et 907, il dépendait des bénédictins de l’Abbaye Saint Géraud d’Aurillac. Le prieuré de Saillans est cité pour la 1ère fois en 1061 dans une bulle du pape Nicolas II. Il devint alors un aimant de développement et a certainement été à la naissance du bourg actuel de Saillans. De dimension relativement importante, l'édifice est de style roman typique du diois. L’église actuelle est bâtie au XIIe siècle, de plan ancien en forme de croix latine, sa nef est unique.

D'abord dédiée à Saint Paul et Saint Pierre, l'église fut consacrée sous le vocable de Saint Géraud en 1601, lors de sa reconstruction, elle fut partiellement démolie lors des guerres de religion. Sur la façade ouest, un portail simple en plein cintre, et au dessus sa porte, un reste de l’inscription latine « réaedificata/fuit anno salut 1600 mai » refaite en l’an du salut (en mai) 1600. Le mur sud est le plus ancien il est daté du XIIe siècle. A l'intérieur, l'’église Saint Géraud, le bénitier a été creusé dans une borne milliaire datant du IVe siècle. Ces bornes jalonnaient les routes romaines et celle-ci a la particularité de porter des inscriptions différentes sur 2 faces opposées (borne opistographe) célébrant les dirigeants sous les règnes desquels étaient entretenues les voies. Elle porte aussi le chiffre romain XVI indiquant qu'elle se situait au 16ème mille compté depuis Die (Dea Augusta) jusqu'au relais (mutatio) Darentiaca situé 1,5 km à l'ouest de l'église (1 mille = 1000 pas romain soit environ 1480 m). 7 bornes ont été retrouvées entre Die et Saillans et 3 sont sur le territoire de la commune : à la Mairie (celle de l'église de la Daraize), dans l'église St Géraud et chez un particulier. Les vitraux datent de 1862, celui situé en façade au-dessus du porche représente St Géraud. Des fresques du XVIIe ornent l'abside ainsi que la chapelle Saint-François-de-Sales.

Au niveau de la Place de la République se trouve des Vestiges romains : Fragments d’entablement, incorporés en 1810 lors de la construction du mur séparant les deux places. Le Buste de Marianne en bronze par Osbach fut cachée pendant la guerre de 39-45 au fond d’un puits dans la cave de l’ancien café Barral pour échapper à la réquisition des métaux non ferreux par les Allemands. Par les lois du 26 janvier 1942 et du 4 Juin 1942 est créé le Commissariat à la mobilisation des métaux non ferreux. Un contrôle principal Drôme-Ardèche est installé à Valence-sur-Rhône. Des ordres impératifs sont donnés pour récupérer le plomb et le bronze des installations d'éclairage à gaz des rues et des bâtiments ne répondant plus à aucune utilité. Par la suite sont envoyées à la refonte les statues et les plaques en bronze de certains monuments. Marianne resta cachée dans cette cave jusqu'à la Libération. Et le 8 juillet 1945, portée sur un brancard posé sur les épaules de 4 saillansons : Albert Planel représentant les FFI, Robert Arnaud, Marcel Gau et Ernest Planel anciens déportés, elle fut transportée depuis le café du commerce jusqu'à la place où elle fut remise sur son socle.

Engagez-vous dans la Rue Barnave, au n°22 se trouve la Maison de Maurice FAURE, homme politique engagé, humaniste et félibre originaire de Saillans. Dans la Rue du Four se trouve l'emplacement de l’ancien four, a d’abord été la propriété du prieuré puis de la commune. Déhambulez dans la Rue des Arceaux avec ces cinq arceaux en enfilade. Ces arceaux contreventaient les murs et les empêchaient de tomber dans les rues lors des incendies accidentels ou pendant les sièges. A voir également dans cette rue ; un arc brisé. En passant dans la Rue Beaumiroir, vous pouvez y voir un beau linteau avec accolade et une Porte avec arc brisé.

Prendre la Rue Dr Illaire sur votre gauche, puis traversez le Pont Martial Algoud, ancien maire de Saillans, entre 1929 et 1944 et entre 1957 et 1965. Il y a eu un pont à l'emplacement du pont actuel dès le début de l'existence du village. Il a souvent été emporté par les crues de la Drôme et à chaque fois rebâti. En 1851 il s'effondra encore une fois et le pont actuel fut bâti en 1853. En juin 1940, le Génie français fit sauter l'arche côté sud pour gêner l'armée allemande. Une passerelle en bois fut construite un peu en amont du pont pour continuer de relier la rive gauche. Cette arche fut reconstruite en 1945.

De l'autre côté de la Drôme, profitez d'une très belle vue depuis le parking sur la Drôme et les maisons suspendues la bordant. Revenez sur vos pas, puis tournez à gauche dans la Rue des Remparts. Au bout de la Rue des Remparts, au n°3, vous pouvez contempler le Blason de Barthélémy Honoré Scipion de Bonne de Vercors Lesdiguières. Cette pierre était à l’origine dans une maison de la Place de la Daraize. Le Pont sur le Rieussec a été construit en 1843 en même temps que la route nationale bordée de platanes. La construction du pont a obligé à relever le niveau de la grande rue de 1,50 mètre environ.

Dans la Grande Rue, observez le Linteau avec accolade sur un soupirail de 1584. Dans la Rue du Bourg se trouve de nombreuses portes avec arcs brisés. Vous voici sur la Place de la Daraize, emplacement de l’ancienne Eglise du Faubourg : Notre Dame du Bourg. L’ancien cimetière du faubourg était situé sous la place, le nouveau cimetière à l’emplacement actuel a été créé en 1780. Prendre à gauche la Grande Rue, au passage remarquez le Linteau avec accolade sur un soupirail de 1567. Tournez à droite dans la Rue de la Brèche avec ces Arceaux. Poursuivre votre balade par la Rue Raoul Lambert ou Fossé, ancien fossé des remparts entre le Bourg et le Faubourg. La Fontaine du Fossé a été inaugurée le 24 avril 1725.

La Rue Raoul Lambert débouche sur la Place Maurice Faure, elle accueille la Mairie et le Groupe scolaire, construit en 1888 par Daiz architecte. Vous pouvez voir dans la cage d’escalier une inscription concernant la construction. Appréciez également la borne milliaire avec une inscription concernant Constance Chlore et Galère Caesars 239-305 et à l’opposé Constant Caesar 333- 337. Cette borne se trouvait place de la Daraize au XIXe siècle. Le fragment d’entablement romain a été trouvé au XVIIIe siècle à proximité du Pas de Romanon. On appelle entablement, l'ensemble de membres d'architecture empruntés à un ordre et placés horizontalement au-dessus de colonnes, de piliers ou de masses pleines de construction. 

Demander à l’accueil de la mairie, les possibilités de visite de la salle du Conseil Municipal. Paul Audra y a réalisé en 1899 une vaste peinture illustrant la culture de la vigne et de la pêche à l'époque romaine. Léon-Bernard Eymieu a réalisé une vue de Saillans depuis la route de Véronne. Elle comporte aussi son mobilier d’origine, un blason et deux bustes.  En sortant de la Mairie vous aurez une magnifique vue sur la Roche et le Fossé. Prendre la rue des Echo, continuez dans la Rue Capitaine Deneyrol, elle glorifie la mémoire du Capitaine DENEYROL Jean-François-Victor, mort à l’armée des Pyrénées Orientales. L'armée des Pyrénées Orientales est une ancienne armée de la Révolution française qui combattit les troupes espagnoles. Créée le 30 avril 1793, elle cesse d'exister le 20 vendémiaire An IV (12 octobre 1795) après la conclusion de la paix avec l'Espagne. 

Passez devant la Fontaine “Gabouri”, poursuivre dans la Rue Archinard, admirez dans cette rue le Linteau avec accolade de 1589 et des initiales. Au n° 10 se trouve la maison natale de Léon Langlais, poète patois, dit Léon Langlais (02 août 1849 / 08 octobre 1902). Remarquez également la niche avec crochets de boucher sous une arche habitée. Suivre la Rue de Bonne, elle tient son nom de la famille de Bonne, originaire du Champsaur et qui apparaît vers 1200. Le personnage le plus connu de cette famille est François de Bonne, duc de Lesdiguières né en 1543 à Saint Bonnet dans le Champsaur. Il sera un chef militaire ardent défenseur de la cause protestante, fidèle à Henri IV et qui abjurera lui aussi le protestantisme pour se convertir au catholicisme. La Porte de l’ancienne prison, local pour dessoûler, se situe dans la rue de Bonne.

La rue de Bonne a été la principale rue traversante du village au tout début du XIIe siècle, lors de l'édification du bourg à la suite de la construction de l'église actuelle. Son débouché sur la rue Raoul Lambert dite montée du Fossé, montre bien que son accès était fortifié. Les remparts sud du village étaient sur l'actuelle Grande rue mais bien vite, dès probablement la fin du XIIème siècle, ils ont été déplacés plus au sud sur l'actuelle rue Barnave. L'actuelle Grande rue est alors devenue la principale rue traversante. 

Vous pouvez vous avancer jusqu’au bout de la rue de Bonne pour voir le seul des 19 passages couverts non voûté mais comportant un solivage. Cheminez dans la Rue Chatou, regarder assez haut côté droit près de la Grande Rue pour voir la fenêtre avec arc trilobé des XIV et XVe siècle. Dans la Rue des Andrieux se trouve un Linteau de soupirail formé d’un ancien évier en pierre. Une fenêtre à traverse dans sa partie supérieure quadrilobée du XVe et la Maison dite de Louis XI. Elle possède une tête sculptée dans une pierre, un portail en bois clouté avec heurtoir.

Arrivez dans la Rue du Boulevard prendre à gauche pour voir un appui de fenêtre avec 2 cœurs et rosace, une porte avec linteau daté 1668, avec initiales. La Rue de L’Hôpital possède une Porte avec linteau 1687 et l'inscription IHS (Jésus sauveur des Hommes). A voir également une ancienne échoppe et l'ancien couvent des Sœurs Trinitaires. Portail avec une croix. On peut apercevoir la cloche de l’ancienne chapelle.

Plusieurs sentiers de randonnée sur la commune de Saillans permettent de découvrir le massif des Trois Becs, les rochers de Cresta ou encore la Drôme, rivière propice aux activités de pleine nature comme le canoë ou l'escalade et le VTT.

N'oubliez pas !

Les lieux les plus enchanteurs sont souvent les plus vulnérables. L'affluence du tourisme pouvant fragiliser encore plus les lieux, veillez à en prendre soin et à ne laisser aucune trace de votre passage. Par respect pour les habitants et l'environnement, merci de respecter le droit de propriété et à la vie privée, respecter les panneaux signalétiques et consignes. 

• Veillez à toujours respecter les biens et les personnes lors de votre passage et de ne pas pénétrer sur les terrains privés.
• Observez le code de la route en tous lieux et en toutes circonstances, et soyez courtois avec les autres usagers que vous pourrez croiser sur votre chemin.
• Camping et Feux interdits (pas de barbecue) - La nature est fragile et des chutes de pierres sont parfois fréquentes.
• Veuillez ramasser vos déchets avant de partir. Plus que les sacs plastiques ou les pailles, ce sont les mégots de cigarettes qui pollueraient le plus les océans. les filtres à cigarettes se dégradent très lentement. Deux ans en moyenne. L'un des "petits gestes élémentaires" à accomplir : ne plus jeter ses mégots par terre. ​Pensez boite à mégots.

Soyez vigilants et attentifs à tous ces petits gestes pour que nos petits et grands paradis le reste encore de nombreuses années et que les personnes qui passeront derrière nous en profitent tout autant.